Photographie 1 : Portrait de Madeleine Chapelle : la première femme de l'artiste. Celle-ci
est habillée à la mode de vers 1813 : la capote a une haute calotte alors que la visière se rétrécit par rapport à précédemment (voir à ce sujet l'article intitulé La petite maîtresse
invisible) ; la robe garde la forme de la tunique 'à l'antique' avec une taille très haute (en dessous des seins), mais la poitrine est entièrement couverte, et une fraise autour
du cou rigidifie un peu plus la silhouette plus libre avant (poitrine et cou découverts) ; mais le corset n'est toujours pas de rigueur. Le papier utilisé pour ce dessin paraît assez moderne pour l'époque. Il ne semble pas être vergé et sa qualité assez
médiocre comme le prouvent les nombreuses taches dont les origines peuvent être multiples : comme le contact avec un verre ou un carton de mauvaise qualité, mais qui sont souvent dues en
particulier à la qualité du papier employé. Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle le papier est fabriqué à partir de chiffons.
Photographie 2 : Image en transparence d'un papier chiffon utilisé par l'artiste, avec les
caractéristiques du papier vergé que j'ai évoquées dans la description de la première photographie, et le filigrane. Les filigranes sont rendus
obligatoires en France dès la fin du XIVe siècle et au début du XVe. Le papetier forme avec du fil de laiton sur le tamis le dessin de sa 'maison'. La feuille produite (dont la grandeur fait
généralement un double in-folio) est ensuite découpée selon les usages. Le papier d'une gravure ne contient donc pas obligatoirement de filigrane. Chaque papeterie ayant sa 'marque' qui
évolue avec le temps : le filigrane devient un élément important de datation d'un papier et par là d'un dessin ou d'une gravure. Mis en juxtaposition avec toutes les autres données il peut
permettre une expertise précise. © Photographie Musée Ingres de Montauban.
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