« Bâtiment Basse Consommation » (BBC) et réglementation RT2012
Le label « Bâtiment Basse Consommation » (BBC), notamment son application dans le cadre de la Réglementation Thermique 2012 (RT2012), fait débat. Ce label impose des contraintes environnementales fortes sur les bâtiments, mais la RT2012 est remise en question.
La Réglementation Thermique 2012 (RT2012) imposera dès le 1er janvier 2013 à toutes les nouvelles constructions d’habitations ou de bâtiments à usage public de respecter les normes du label « Bâtiment Basse Consommation » (BBC). Parmi les contraintes de ce label se trouve par exemple l’obligation de ne pas dépasser une consommation d’énergie primaire maximale de 50kWh/m²/an (avant traitement et acheminement), ce qui est bien plus contraignant que la précédente RT2005, qui imposait un niveau maximum de 150kWh/m²/an.
Les critiques qui se soulèvent face à cette RT2012 évoquent notamment le fait que cette réglementation ne s’attaque qu’aux nouvelles constructions et à la performance énergétique de ces nouveaux bâtiment. Les problématiques des constructions existantes et les enjeux de la rénovation sont, encore une fois, oubliés, ou sciemment laissés de côté. De plus, la performance énergétique d’un bâtiment n’est qu’un des aspects de l’éco-construction, qui recouvre des aspects bien plus nombreux, variés, et globaux, et elle ne se résume pas à des kWh.
Des experts du secteur n’hésitent pas à dénoncer ce qu’ils qualifient de ralentissement de la vulgarisation des éco-matériaux et de la recherche pour l’impact des éco-constructions, mais aussi de l’éco-habitat, sur l’environnement. Les acteurs de ce secteur, dont plusieurs vont déjà au-delà de ces réglementations limitées, insistent sur le fait que limiter la consommation énergétique n’est pas tout, et n’est certainement pas suffisant. L’éco-construction doit prendre en compte tous les aspects de la construction, mais aussi de la rénovation et bien entendu de la période d’utilisation du bâtiment, en respectant l’environnement, mais aussi les hommes.
Ainsi, les mesures concernées s’étalent sur un spectre très large, qui va de l’utilisation de matériaux sains, naturels et non polluants, à une approche biodimatique, en passant par les économies d’énergies et une optimisation de la performance énergétique, sans oublier les facteurs de l’hygrométrie, de la qualité de l’air intérieur…
La RT2012 semble ainsi proposer des solutions bien légères et incomplètes. Le débat est ouvert et tous les acteurs concernés doivent, ensemble, développer une approche plus exhaustive du problème.