La majorité des auberges de jeunesse au Chili ne sont pas aux normes de sécurité, provoquant des drames qui auraient pu être évités.
Lorsqu’on paye moins de 10 dollars par jour, on ne s’attend pas au grand luxe mais on espère néanmoins rester dans un endroit sécurisé. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas au Chili. Le 11 Juin dernier, à Valparaiso, dans une auberge de jeunesse où elle avait décidé de passer ses vacances, Hannah Kaplan, étudiante américaine, a fait une chute de 3 étages après s’être accoudé à la fenêtre de sa chambre. L’enquête de la police chilienne a conclu à une défaillance des normes de sécurité de l’auberge, qui avait omis de mettre une grille de sécurité aux rebords de la fenêtre. Selon la police, cette auberge n’avait pas les papiers autorisés pour l’ouverture de l’établissement, qui fonctionnait donc de manière illégale.
Souffrante de traumatismes au niveau du cerveau, Hannah Kaplan a dû être rapatriée dans son pays d’origine, à Chicago. Sa famille, très choquée, a publié le communiqué suivant : « nous implorons le gouvernement chilien, les municipalités du pays et les institutions chargées d’accréditer les auberges de jeunesse d’améliorer les normes de sécurité en vigueur. Il ne faut plus qu’une telle tragédie arrive de nouveau. Les souffrances actuelles vécues par Hannah ne doivent pas rester vaines. »
L’auberge de jeunesse en question (Hostel Yoyo) a finalement été fermée par les autorités locales. Malheureusement, il y a encore plein d’auberges Yoyo continuant de fonctionner sans autorisation dans tout le Chili, comme le confirme le propriétaire d’un hôtel à Valparaiso, Ernesto Batista : « Valparaiso a beaucoup de lieux de repos qui sont dangereux, sales et qui fonctionnent en toute illégalité. Il n’y a pas vraiment de vérifications dans ce pays. N’importe qui disposant d’une maison peut la transformer du jour en lendemain en auberge ou chambre d’hôte. »
Alors pourquoi y a-t-il autant d’auberges de jeunesse sans autorisations qui continuent de prospérer. L’explication est simple, selon Batista : « quand ils n’ont pas de licence pour opérer en tant qu’hébergeur, ils n’ont pas à payer d’impôt ou d’assurance. C’est extrêmement dangereux car cela veut dire que les visiteurs ne sont pas protégés en cas d’accident. »
Ces endroits d’hébergement sont à la fois dangereux pour les touristes mais menacent également toute l’industrie touristique chilienne. Pour Batista, les lois doivent être renforcées avec des inspections régulières et des amendes pour ceux ne respectant pas les normes de sécurité. »Le gouvernement a sa part de responsabilité mais aussi les propriétaires de ces auberges de jeunesse qui doivent s’assurer de la sécurité de leurs visiteurs. Ils ont une responsabilité morale. »
Quand aux voyageurs intrépides ou les jeunes sans un sou qui veulent un hébergement peu coûteux, Batista en appelle à la prudence : « en sauvant quelques dollars, vous mettez votre vie en danger. Vous allez dans ce genre d’endroit parce que quelqu’un vous a dit que c’était cool ou pas cher. Mais avant d’y rentrer, il faut regarder s’il y a bien un permis autorisant le fonctionnement de l’établissement. Si ce n’est pas le cas, alors il faut aller voir ailleurs. »