2ème épisode de notre série : il y a quelque chose à apprendre de la ruralité en matière de storytelling. Dans le premier épisode, nous avions parlé menuiserie, ou plutôt recherche d'un menuisier. La leçon en question n'était pas une révolution, mais du bon sens : une valeur bien rurale, non ? Le menuisier avait donc été trouvé, passons maintenant à la suite : une fois que le menuisier est là.
Et il y a aussi une leçon a retenir ici.
Et il finit par sortir quelques mots, apparemment bien loin de la menuiserie : "je connais bien la maison, ah, ah... j'ai enterré les propriétaires précédents !".
Surprise générale dans l'assistance familiale.
Et le voilà qui complète : "oui, je fais aussi pompes funèbres".C'est une histoire. Inattendue, comme les histoires du storytelling doivent l'être. En soi, elle n'a pas ou du moins n'avait pas à ce moment-là, d'intérêt particulier. Elle n'était pas non plus particulièrement bien racontée, bien loin des canons hollywoodiens. Mais ce qui lui a donné de la valeur est bien ce côté inattendu : personne n'aurait pu deviner que ce menuisier allait sortir ce genre de récit. Et cela fait que l'histoire a été écoutée, puis retenue. Retenue pour quoi ? Un usage éventuel ultérieur.
En même temps, cette histoire avait tout de même un impact, sur le moment : au minimum, cela m'a prouvé que je vivais bien dans un vrai village, authentique, car, bien évidemment, ce n'est plus en ville que l'on trouve encore cette association improbable de métiers. Mais bon, après tout, un cercueil, ce n'est rien d'autre qu'une armoire couchée, non ? La leçon :
Leçon, donc, de cette deuxième leçon : il faut être en veille permanente, car les histoire ont la faculté de se nicher dans les endroits les plus improbables. Et c'est bien là qu'on peut trouver de petits bijoux.
Suite de la leçon : même si elles n'ont pas forcément de résonance à l'instant de leur écoute, il faut les indexer et les archiver, se constituer une story database.
Tiens, cette histoire du menuisier, j'ai eu l'occasion de la ressortir quand j'ai vendu ma maison, pour évoquer son ancrage dans la vie et l'histoire du village, aux clients potentiels. Et je veux croire que ça a pu contribuer à la réalisation de la vente, à côté, évidemment, de plein d'autres choses, mais tout de même...
Fin de la leçon : avec le storytelling, patience et longueur de temps font force sans avoir besoin de rage.S'abonner à la newsletter Storytelling
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