Identifier la maladie d'Alzheimer à un stade précoce est une grande priorité pour les chercheurs. Les formes génétiques ou liées à certaines mutations génétiques de la maladie d'Alzheimer, fréquemment très précoces, pourraient être détectées jusqu'à 20 ans avant le début des premiers symptômes, selon l'étude présentée par ces scientifiques de la Washington University, le 20 juillet, lors de la Conférence internationale de l'Association Alzheimer à Paris.
La détection précoce de la maladie est primordiale car lorsque les symptômes deviennent apparents, la maladie d'Alzheimer a déjà endommagé le cerveau, ce qui rend difficile, voire impossible, de restaurer la mémoire et les autres fonctions mentales en déclin. «Nous souhaiterions pouvoir prévenir les dommages et la perte de neurones par une intervention précoce dans le processus de la maladie avant même que les symptômes extérieurs soient évidents”, explique le Dr. Randall Bateman, de la Washington University et directeur associé du “Dominantly Inherited Alzheimer's Network (DIAN)”, une étude internationale sur les formes héréditaires de maladie d'Alzheimer.
Les premiers résultats de l'étude DIAN suggèrent que des changements dans les niveaux de certains biomarqueurs du liquide céphalo-rachidien pourraient permettre de détecter la maladie des années avant l'apparition de la démence. Les scientifiques suggèrent que leurs résultats démontrent la faisabilité d'essais cliniques permettant de prévenir la MA chez des participants de DIAN. La planification de ces essais, qui pourraient débuter dès l'an prochain, est actuellement en cours.
“Traiter les patients avant les symptômes peut présenter des risques, il faut donc avoir la certitude de pouvoir déterminer qui parmi les participants va développer la maladie », expliquent les organisateurs de l'étude Dian. “Si nous trouvons un moyen de retarder ou de prévenir les symptômes de démence chez ces participants, ce sera un progrès très utile dans nos efforts pour traiter la forme la plus fréquente de la maladie". Ces chercheurs étudient les membres des familles qui présentent des mutations dans l'un des trois gènes: la protéine précurseur de l'amyloïde, la préséniline 1 ou la préséniline 2. Les personnes présentant ces mutations sont certains de développer précocément la maladie d'Alzheimer, avec des symptômes qui peuvent apparaître des 50 ans, voire 40 et même parfois 30 ans. À ce jour, 184 participants ont été inscrits, soit près de la moitié de l'objectif global de recrutement de l'étude DIAN, qui implique des centres de recherche aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Australie. En regardant l'âge d'apparition des symptômes chez un parent présentant la même mutation, les scientifiques sont capables d'estimer l'âge de survenue de la maladie chez un participant et reconstituer une chronologie détaillée de la progression de la maladie avant l'apparition de la démence.
"Les évolutions dans la chimie du cerveau peuvent être détectées jusqu'à 20 ans avant l'âge de l'apparition des symptômes, d'après ce que nous observons sur notre population, ce qui nous permet de cibler spécifiquement ces évolutions pour nos essais de prévention sur les patients atteints de formes génétiques de la maladie." Les participants qui portent ces mutations, mais sont encore asymptomatiques ont des taux significativement plus faibles de bêta-amyloïde et des niveaux plus élevés de protéine tau dans le liquide céphalo-rachidien que les participants sans les mutations.
Source: AAICAD- Infos pratiques: du 17 au 21 juillet 2011 au Parc des Expositions de la Porte de Versailles à Paris.
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