Bénévole de St-Félicien
50 ANS d’implication bénévole
En feuilletant le dictionnaire, la surprise est totale. Sous le définition de »bénévole », nulle mention de Louis-Philippe Tremblay. Celui qui, depuis 50 ans, a redéfini l’art du don de soi, aurait mérité meilleur sort.
Dominic Desmarais Dossier Bénévolat
À St-Félicien, au Lac Saint-Jean, Louis-Philippe Tremblay est de toutes le causes. Jeunes, loisirs, tourisme, aînés, sports, santé; tout l’intéresse. »Pour ma ville de St-Félicien, sans le bénévolat, ça coûterait trop cher » avoie celui qui, avant de prendre sa retraite de Bell, travaillait jour et nuit pour concilier travail et bénévolat.
L’histoire débute dans les années 1950.
J’ai commencé comme pompier volontaire. Il n’y avait pas de brigade d’ambulanciers St-Jean…J’ai décidé d’en former une », explique-t-il avec simplicité.
Signe de sa réussite, de Dolbeau et Roberval, on vient le voir pour son savoir-faire. M. Tremblay ne s’arrête pas en si bon chemin. Co-fondateur du CLSC de sa ville, il préside l’Association québécoise de judo pendant quatre ans et ouvre trois écoles pour travailler avec les jeunes. »Ils n’avaient pas de discipline, alors j’ai commencé ça… »
Le bénévole de St-Félicien interrompt la conversation. Il questionne son épouse sur ses implications à lui. Sa feuille de route, en 50 ans, est impressionnante. Il ne se souvient plus de tout. »J’avais une petite roulotte. J’ai parcouru tout le Canada. Mais je trouvais qu’il manquait un club dans la région… Un regroupement de gens, de familles. » Aussitôt qu’une idée germe dans sa tête, M. Tremblay passe aux actes. Pour combler ce besoin, il fonde le Club camping-caravaning Saguenay. »Aujourd’hui, il y a 200 à 250 membres.
De partout dans la région, on l’appelle à la rescousse. La Coop de la Solidarité, un organisme de 90 employés aidant les démunis, accumulait les déficits. De l’ordre de 50,000 à 60,000$ selon le bénévole. M. Tremblay redresse la barre. “Aujourd’hui, nous avons un surplus de 100,000$”, dit-il fièrement.
La Fondation Chanoine Lanoie, une des premières popotes roulantes de la province, avait des difficultés. Ils sont venus de voir. J’étais libre. On s’est dit qu’en donnant un bon repas par jour, on pouvait prolonger le séjour è domicile chez les personnes âgées et celles qui sortent à peine de l’hôpital. En même temps, en les visitant à tous les jours, on voyait si elles avaient des problèmes.
Les presbytères se vident? »On m’a demandé d’aider. J’ai eu une autre idée. Je voudrais faire un musée touristique sur l’histoire de St-Félicien. » L’homme ne connaît pas de répit. Le conseil de la ville l’a nommé pour représenter St-Félicien pour les Archives de Roberval. Sa réponse? »Je trouvais que c’était une bonne idée… »
Rapidement, M. Tremblay est victime de son succès. Reconnaissant son implication, les gens de son quartier lui demandent de les représenter. Il deviendra président de quartier pour ensuite exaucer le vœu de ses pairs: se présenter au poste de conseiller de la ville. Fonction qu’il occupera plus de 20 ans. « En 22 ans, j’ai eu deux élections seulement. » Personne n’osait se mesurer à cet homme apprécié de tous.