Etienne Faure a publié récemment Horizon du sol, aux éditions Champ Vallon. Lire la note de lecture d’Antoine Emaz à propos de ce livre.
Autre extrait de ce livre
Dans l’herbe en manteau gisant
à laisser filer les nuages
– où ils veulent, à présent n’importe où –
monte en lui, sève noire,
le deuil en vert des plantes,
endossé, de nouveau porté
– le printemps reste frais.
Il dort, en deuil,
rêvant les morts encore vivants,
par hypallage à son tour mort
à faire revivre les disparus
en leur temps étrangers par deux fois
naturalisés dans ce sol, plancher des vaches
qui mangèrent leurs racines.
Et ce repos, avec un livre entrouvert sur la face,
le ramène aux acres de printemps foulées naguère
à parcourir des yeux, aller-retour,
des kilomètres de lecture interrompue parfois,
marquée de passerine à la page
où l’histoire bifurque, puis reprend sans cesse
quand on a âcrement remâché mots, pensées acides,
comme vache en tout temps experte
et qui rumine, indifférente à l’odeur fermentée
des cruciféracées, passerages,
remontée par vent d’ouest en date anniversaire
jusqu’aux narines.
dans l’ensilage des ans fermentés
Etienne Faure, Horizon du sol, Champ Vallon, 2011, p. 16
Etienne Faure dans Poezibao :
Bio-bibliographie, extraits 1, Légèrement frôlée (R. Klapka), débat sur la revue de création (Salon de la revue 2007), extrait 2, Vues prenables (par T. Hordé), un entretien (avec T. Hordé), extrait 3, Horizon du sol, (par Antoine Emaz), ext. 4
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