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L’auteur :
Ishida Ira est un auteur japonais. En 1997, le premier volume d’Ikebukuro West Gate Park se voit décerner le prix Orû Yomimono, grand prix de littérature policière. Depuis, l’auteur a publié de nombreux romans dont les deux volumes suivants d’Ikebukuro West Gate Park, et obtenu de nombreux autres prix littéraires.
L’histoire :
Bienvenue à Ikebukuro Park. Dans ce square ouvert aux aventuriers urbains, à la sortie ouest de la gare d’Ikebukuro, se croisent les filles en minijupe et les musiciens en herbe jusque tard dans la nuit. C’est là que Makoto et sa bande d’amis ont établi leur QG. Makoto a dix-neuf ans, il habite seul avec sa mère. C’est un trouble shooter, un « solutionneur d’embrouilles ». Des embrouilles, il n’en manque pas dans ce quartier où se rencontrent gamins à la dérive, yakuzas, filles perdues et clandestins dans le Japon de l’envers. (Présentation de l’éditeur)
Ce que j’ai aimé :
- Ikebukuro West Gate Park est composé de plusieurs histoires qui ont toutes en commun le jeune Makoto, un jeune homme satellite, vivant comme à l’extérieur du monde qu’il décrit, et aimant porter secours à ceux qui réclament son aide.
Il nous conte ses aventures dans un Japon moderne, dans une ville gangrenée par les luttes de clans, et hantée par des personnes pauvres, rongées par la solitude. La lumière qui émane de ce roman est comme crépusculaire, et l’on ne sait si tout va sombrer dans la nuit ou si un autre jour plus lumineux va s’épanouir. Makoto est une sorte d’ange gardien des habitants, un justicier intelligent qui fait le lien entre les solitudes.
« Un petit problème, et hop on nouait des liens, on recevait et on donnait des étincelles qu’on n’oublierait pas. » (p. 149)
« Ne pas considérer les êtres humains en bloc, ne pas les réduire à des statistiques. Les règles de base étaient les mêmes, qu’il s’agisse de pondre une chronique, d’écouter les gens raconter leur histoire, ou même de traquer un criminel complètement taré. » ( p. 262)
La pauvreté et son corollaire, le pouvoir destructeur de l’argent et du système économique sont des thèmes récurrents au fil des histoires :
« Devenir adulte dans ce monde, c’est sans doute devenir le dernier client de l’histoire de l’humanité. Acheter sans cesse des choses, pour les balancer dans un cœur vide. Haïr les centres commerciaux, ne plus pouvoir supporter la solitude du shopping, et continuer à arpenter les mêmes allées lumineuses parce que vous n’avez nulle part ailleurs où aller. En écoutant le chant des sirènes qui s’élève de cet amoncellement de produits. » (p. 79)
Makoto est un être qui prône la simplicité, aussi bien dans ses relations avec les autres que dans son rapport au monde :
« Quand j’ai fini de tenir la boutique, je me rends seul au Square Ouest, là où les ormes commencent enfin à perdre leurs feuilles. Banc inconfortable, fontaine inutile, sculptures sans signification. Par-dessus le marché, un vent qui commence à se faire frisquet, et les super bruits de la ville. Et quand je lève les yeux, dans les interstices des immeubles, un ciel d’automne indéfiniment bleu.
C’est gratuit, offert à tout le monde. » (p. 298)
Ce que j’ai moins aimé :
- J’ai été quelque peu lassée par le côté « super-héros » de Makoto, qui, quoi qu’il advienne réussit toujours intelligemment à résoudre les intrigues qui se posent à lui. Je n’aurais peut-être pas dû lire les deux tomes à la suite…
Premières phrases :
« J’ai un autocollant de photomaton sous mon portable. Un autocollant défraîchi où on nous voit tous les cinq nous bousculer dans un cadre étroit. Le motif du fond ? Une jungle verte. Des singes vulgaires se trémoussent en quêtant une banane. Rien qui différencie leur monde du nôtre. »
Vous aimerez aussi :
Ikebukuro West Gate Park, ISHIDA Ira, traduit du japonais par Anne Bayard-Sakai, Picquier poche, 8.50 euros le tome I, 7 euros le tome II
Merci à Isabelle LACROZE des Editions Picquier.