Lorsque nous arrivons, nous sommes aussitôt reconnus par le Chinois à la réception et un serveur. On nous confie trois ou quatre clefs. Allez voir tous seuls, faites comme chez vous !Nous choisissons un bungalow à l’écart, sur une petite butte d’où l’on domine la plage et la mer. Le matin, les premiers rayons du soleil nous titillent par la fenêtre, c’est signe de beau temps malgré la mousson.
Nous retrouvons les moustiques, et les mystérieux insectes qui nous font de si beaux boutons. On joue à celui qui en aura le plus, de boutons.Malheureusement aujourd’hui, mon état est stationnaire : 26 dans le dos, j’ai peur de perdre. Après avoir longuement réfléchi sur l’origine de ces piqûres qui embellissent uniquement les parties non recouvertes par le maillot, les conclusions sont les suivantes : l’insecte vit dans le sable sec. Depuis, nous ne nous allongeons plus que sur le sable mouillé et dur, et ça à l’air de marcher.Je n’ai quand même pas de chance avec mes jambes qui ont dû supporter une longue série d’épreuves : la glissade sur une peau de banane à Madras, l’épilation à la cire trop chaude à Bali, la brûlure sur le pot d’échappement d’une moto à Lombok, et enfin les dizaines de piqûres d’insectes vicieux à Koh Samet ! Cependant, j’ai plaisir à préciser que Picard n’est pas dégoûté.
Tiens, à propos de Picard, les dernières nouvelles : depuis quelques jours, je le vois souvent passer de longues minutes devant le miroir de la salle d’eau, lissant délicatement ses cheveux en un avorton de queue-de-cheval. Y a toujours une mèche qui se défile, des frisottis qui retombent dans la nuque, et puis la queue est trop à droite, ou trop à gauche, bref, c’est la chi-en-lit ! Pas facile de ressembler à Karl Lagerfeld.