étape 16 - Saint-Paul-Trois-Châteaux Gap 162.5 km
Contador place une mine révélatrice.
Devant, guère de suspense parce que le Viking, c'est déjà un gros morcif, mais le battre quand il a un équipier (Hesjdal qui
Seulement derrière, on attendait un pétard de Philippe Gilbert pour faire sauter le Cav' et lui piquer quelques points. A la place, on a eu une mine anti-char d'Alberto, qui a surpris tout le monde dans le col de Manse pourtant pas terrifiant. Tout le monde sauf... Voeckler qui a quand même fait une boulette : la giclette du Pistolero, c'est à peu près pour personne et donc c'est donc pas pour lui et s'il a mieux que limité les dégâts en ne perdant que peu de temps, il a pris un éclat dû à une erreur tactique. La roue à suivre, d'évidence, c'est celle d'Evans qui monte dans le genre diesel sans répondre aux pétards. La preuve en est que Cadel dut le seul à recoller au Pistolero avec Sanchez (à ne pas oublier pour le podium, ce mec) et lui a même grappillé trois secondes grâce à ses qualités de descendeurs hors pair (ex champion du monde de VTT... ça aide). Evans qui a repris du temps sur les frangins et Voeckler, qui tient le Pistolero à bonne distance alors qu'il roule à la perfection (ça ne sera pas évident de le remonter dans le CLM) n'a "plus" que trois jours difficile à passer. Et jusque là lui et son équipe ont fait LE sans faute. Il faut être de mauvaise foi pour trouver – aujourd'hui, tout peut changer évidemment ! – meilleur favori pour la victoire finale.
Voeckler : "J'ai été un peu étonné. On ne l'attendait pas aujourd'hui, dans ce genre de cols, a déclaré le coureur d'Europcar devant la caméra de France 2. Maintenant j'ai essayé de le [[Contador]] suivre mais je me suis mis un peu dans le rouge. Ça me permet de maintenir l'écart mais ça démontre aussi que je commence à plafonner. Il faut dire que je n'ai pas l'habitude de me battre avec Contador dans la montagne. J'ai tenté de réagir lors de sa première attaque. Sur la deuxième, je n'y arrivais plus, donc j'ai laissé les autres rouler, mais il était déjà parti avec Evans et Sanchez. L'une des rares choses qui me rassure aujourd'hui, c'est de voir que je n'ai pas été le seul à coincer."
Ils sont gentils les "bons garçons" mais celui qui descend le moins mal est émoussé dans les grimpettes, et celui qui grimpe le mieux passe les virages à 3 km/h quand ça descend. Ils ne sont pas plus condamnés que ne l'était Contador il y a trois jours – du moins on a des indices que... – mais leur cote a baissé. Deux bons coureurs additionnés, ça ne fait pas un super-cador.
Un hommage. Courir dans ces conditions ! Mais c'est sans doute ce qu'aurait voulu Patrick Guay...
Jérôme Pineau porte deux brassards noirs ce mardi sur la route du Tour de France, lors de la 16e étape entre Saint-Paul-Trois-Châteaux et Gap. Le coureur de l'équipe Quick Step est endeuillé par la mort de son oncle, retrouvé sans vie tôt dans la matinée à Gap. Technicien-chauffeur travaillant pour le Tour de France, Patrick Guay a été retrouvé en partie immergé dans la rivière La Luye, à proximité de l'arrivée. Les circonstances du décès n'ont pas encore été déterminées et le parquet de Gap a ouvert une enquête judiciaire.
Et à la place du vélo pour les nuls, je voudrais rapporter ce très beau sujet de JP Lepers dans les coulisses du Tour. J'ai passé dix minutes les yeux embués devant cette merveilleuse histoire d'amour entre deux retraités, Madame étant paralysée à la suite d'un accident vasculaire cérébral. Monsieur (chercheur retraité en "physique des particules") avait déjà fait le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, et son épouse lui a demandé si un jour il l'emmènerait là-bas. La réponse : "Non, le prochaine fois c'est toi qui m'emmèneras !" Et le brave homme de bricoler un triporteur avec un fauteuil roulant classique, fixé par quatre points à une bicyclette pour que Madame puisse voyager face au paysage, dans des conditions de confort aussi optimales que possibles pour elle. Quarante jours pour aller ainsi d'Annecy à Saint-Jacques de Compostelle, trente-six pour en revenir. Et une virée vers Gap, pour voir l'arrivée du Tour.
Cette complicité, cet amour entre ces deux vieux amants étaient inexpressibles d'autant plus qu'il n'y avait aucun pathos dans la manière dont ils racontaient leur belle histoire. Cette dame qui affirmait sans trémolo aucun qu'elle avait connu les plus beaux jours de sa vie pendant cette virée... Il y a décidément des histoires merveilleuses dans les parages du Tour.