L’art de la laque possède une longue histoire en Corée. Les techniques de récolte et de raffinage de la sève de l’arbre à laque (Toxicodendron vernicifluum) pour protéger et décorer des objets, remonte aux périodes néolithiques d’Asie de l’est, d’il y a environ 7 000 ans.
C’est au cours de la dynastie Koryeo, entre le 10ème et le 14ème siècle, que l’art de la laque incrustée de nacre de coquillage, connue sous le nom de Najeon Chilgi, atteignit son apogée dans le raffinement des formes et des techniques d’incrustation et de composition. C’est d’ailleurs cette technique particulière au Najeon Chilgi, qui restera jusqu’à nos jours, emblématique de cet art, en Corée. La technique Najeon Chilgi demande aux artisans une double maîtrise : en technique de laquage et en incrustation de nacre. Pour créer une boîte à bijou qui était jadis un objet très précieux pour une femme, l'artisan travaillait pendant 2 à 4 mois, en respectant un processus qui comprend au moins 26 étapes différentes, entre la fabrication de la boîte en bois (le coffrage) et le vernissage final à l'huile de soja.
Les motifs que l'on retrouve traditionnellement sont les fleurs, les oiseaux, les pins et les papillons. ces motifs incrustés de nacre reflètent une large gamme de couleurs irisées, qui scintillent et varient en fonction des lumières, d'où l'appellation pour la nacre de "lumières de mille ans".
De nos jours, la laque coréenne est utilisée pour des objets divers et variés: des ustensiles utilitaires, des objets de décorations et même des produits électroniques. La laque est notamment connue pour sa qualité antiseptique et de protection des objets, mais aussi pour sa capacité à bloque l'émanation des ondes électro-magnétiques.