La mouche Sicus Ferrugineus est un diptère de taille moyenne (entre un et trois centimètres selon les quelques 80 espèces d’Europe) au corps allongé de couleur brun jaune à rouille. Sa caractéristique principale, c’est sa très large tête qui fait un peu peur quand on la zieute de près ! D’ailleurs les anglais l’appellent Thick heading fly (mouche à grosse tête).
On la voit fréquemment l’été, le long des chemins en bord de forêt ou même dans les jardins. Les insectes boivent le nectar des fleurs. Ils volent rapidement et lors de la ponte, les femelles fécondées réalisent des exploits de voltige aérienne en pourchassant les bourdons des pierres ou les bourdons terrestres afin de coller un œuf sur leur abdomen. L’œuf doté de petits crochets s’agrippe aux poils des bourdons et se fait transporter jusqu’à leur nid dans lequel les larves qui éclosent vivront en parasites. Elles se nymphosent à l’automne et hivernent dans le nid du bourdon.
Sa technique, pour parasiter un individu, consiste à guetter son passage depuis la feuille d'un arbuste à fleur fréquenté par des bourdons. Lorsque le bourdon est bien occupé à butiner sa fleur, le Sicus vole au-dessus de lui et tente de déposer un œuf qui viendra s'accrocher sur la toison de l'insecte. Ça n'est pas aussi simple, quand le bourdon sent la présence du Sicus au-dessus de lui, réagit rapidement en se laissant littéralement tomber dans la végétation avant de s'enfuir en restant le mieux caché qu'il peut de son poursuivant.
La vie des insectes en général est particulièrement intéressante, riche en ruses pour leur survie, en techniques élaborées pour construire leurs habitats, en « intelligence » pour s’adapter à leur environnement et en tirer profit, bref ces bestioles qu’on ignore le plus souvent, sont une source inestimable d’enseignement et comme je l’ai déjà écrit, je conseille à tous, pour débuter, de se plonger dans les Souvenirs entomologiques de Jean-Henri Fabre, ce seront des heures de lecture passionnante.