Karukera
Karukera
Karukera, tu as vu libérer tes esclaves
Des vastes champs de sucres vers l’intérieur des terres
Ta liberté m’a accueilli à bras ouverts
Moi l’étranger libre, insouciant et sans entraves
Loin des miens et des milliers de coups de rames
Dans l’océan, ont marqués pour la vie mon âme.
Karukera, lorsque j’évoque ton nom
Je revois ces graines qui ornaient mon cou
De ces arbres joyeux nichés de Fou-fou
Au parfum si frais de mangue et de citron.
Et sous ton soleil ardent j’arpentais
Les chemins qui mènent à Zion.
Karukera, tu m’as pris dans tes bras,
Gardé loin de la conformité de ce monde
Et de ma liberté sacrifiée
Pour préserver ma foi que dans mon cœur tu sondes
L’Amour de ce pays où tes ancêtres vivent toujours.
Ô descendant des Arawaks privé de ton héritage
Et la servitude déguisée, je découvrais sur mon passage
L’éclat terni de ta beauté que m’offrait ton paysage.
De ce combat permanent, quête de liberté,
Venant de tes mangroves des voies qui s’élevaient
Comme une révolte douce, criant : « Awa béké! »
Guidé sur mon chemin par les chants Rasta
Et les tambours d’Alpha qui résonnent encore
Accompagné par les signes de ma Bhagavad-Gîta.
…à Aimé CESAIRE.
R.Ali