Adolphe Vard, cité par Eric Dussert, Le Matricule des Anges n°124

Publié le 19 juillet 2011 par Xavierlaine081

 

Né sans fortune, c’est au travail, à un travail manuel, que j’ai sans cesse demandé d’assurer ma subsistance et celle des miens. Aujourd’hui que le sacrifice de mes plus belles années m’a assuré le triste avantage d’achever de vieillir à l’abri de la faim, j’ai le droit, à même le temps qui me demeure à vivre, de consacrer aux lettres tout le temps que me laisseront mes arbres et mes fleurs, que j’aime encore mieux que mes vers. 

Le public trouvera peut-être que je suis un écrivain dont on peut rire, et il sera dans son droit ; ceux qui me connaissent personnellement savent que je ne fus jamais un travailleur pour rien, et si j’invoquais leur témoignage, chacun d’eux s’empresserait de s’écrier : Poète, je ne sais ; ouvrier, j’en réponds. »