Le défi était pourtant de taille, qui opposait aux rayons parfois torrides du soleil de Grignan, la fraîcheur, par moments sibérienne, de la littérature russe.
Le charme combiné de la délicieuse bourgade drômoise, d'une organisation hors pair, implication bénévole de nombreux acteurs, rencontres en toute simplicité avec des personnalités prestigieuses, ambiance imparable des lectures-spectacles, rencontres, interviews, ..rassemblés, sous l'égide de notre chère marquise, par la magie de l'art épistolaire, fait du Festival un moment fort de l'année. Un rendez-vous primordial de notre blog.
Le public? Majoritairement féminin, à première vue, dont l'âge - relativement mûr - et l'éducation, permettent à Grignan de conserver une vraie tranquilllité malgré l'affluence et les files nombreuses à l'entrée des spectacles. Un public passionné - une Parisienne avouait avoir acheté pour 500 € de billets d'entrées (pour 3..) - qui n'hésite pas à converser et échanger ses impressions à qui les veut entendre, contribuant de la sorte à l'amène convivialité des rencontres.
La lecture, par Claire Chazal, d'une correspondance librement adaptée d'Ariadna Efron à Boris Pasternak, les rencontres avec André Marcowicz revenaient sur toutes les lèvres comme des moments d'émotion extraordinaires. La lecture par Norah Krief de lettres de Marina Tsvetaeva - "Une lettre, ce ne sont pas des mots mais une voix"(billet du 8 juillet) fut un autre moment fort du Festival. Tel aussi le Voyage épistolaire dans la Russie de 1839, décliné par un Bernard Yerlès, élégant de modestie sous les traits d'Astolphe de Custinne.
Félicitations appuyées à tous les acteurs du Festival, Bruno Durieux, son fondateur, les habitants de Grignan, et Anne Rotenberg, qui en assure la programmation cullturelle et artistique.
Une Direction qui nous fait l'honneur d'un bilan à brûle-pourpoint, de cette très belle édition.
Anne Rotenberg: "C'est toujours très gratifiant lorsqu'on sait que le public passe un moment agréable et surtout qu'il rencontre des textes, des auteurs...Cette édition 2011 me réjouit en ce sens qu'elle suscite de la part du public une grande curiosité, et apporte à sa connaissance des textes et des auteurs nouveaux. C'est un public toujours fidèle et qui résolument nous fait confiance. L'affluence me semble constante peut -être même en augmentation ( j'attends le bilan chiffré). La générosité d'André Markowicz et des artistes en général a illuminé une partie de cette édition mais c'est surtout l'âme russe sortie de ces lettres qui restera en mémoire"