Le trip à l'étranger, seul avec un sac à dos, n'est rien sans une bonne auberge de jeunesse. Certes, à SB il n'y en a qu'une, mais à deux pas de la plage, et de la rue principale. Que demander de plus, si ce n'est un groupe d'étrangers, composé de future étudiante, de vacanciers, de surfeurs et de chercheurs ?
Pour fêter mon statut officiel de chercheur (et accessoirement le fait que nous étions vendredi), l'auberge a organisé une sortie de groupe. Et c'est franchement drôle, à 25 ans, de se retrouver marchant deux par deux jusqu'au bar mexicain le plus proche, de se voir remettre un bracelet en plastique orange histoire de ne pas se perdre, et de se faire servir des tacos et tout un tas de trucs alcoolisés gratuitement. Mais le plus drôle était de regarder les Californiennes en micro-shorts et en tongs danser sur les tables, alors que nous tentions de nous remettre d'un cocktail bleu fluo au goût de barbapapa à coup de bière, chose que la Finlande, la Belgique et la France partagent.
Comme il se doit dans un bar us, on a vérifié nos cartes d'identité (ça fait tout de même plaisir à 25 ans passés d'être contrôlé !), et nous avons été mis à la porte à minuit, heure de fermeture. Inutile de préciser que les Européens du Nord ont été les derniers à partir.
Les auberges de jeunesse ne proposent que très rarement un repas. Donc après le hot-dog et le McDo, le bar mexicain et le smoothie, il fallait tester le resto indien. Et pas n'importe lequel, celui où tu peux manger tout en achetant des objets made in India, assis sur des coussins au sol. Une fois de plus, nous avons fait nos Etrangers de base : arrivés à 20h, à cinq, c'est une mauvaise idée, car à 21h, on vous fait sérieusement comprendre que vous devez payer, au pire emporter le reste de votre repas, et prendre la porte.
Et puis comme dans toutes les auberges de jeunesse, c'est comme lors du rassemblement du corbeau, c'est sans alcool. A ce stade de ce post, je tenterai vainement de rappeler que je suis en Californie pour mes recherches. Des recherches anthropologiques, cela va de soi ! Donc sans alcool disais-je. Alors pour fêter le dernier soir de notre petit groupe, nous sommes allés acheter une bouteille de vin californien, histoire de se retrouver une dernière fois au bord de la plage. Mais le problème d'une politique sans alcool, c'est qu'il n'y a pas non plus d'ouvre bouteille. Et bien laissez quatre filles avec une bouteille résolument fermée, et vous verrez fleurir les idées les plus folles : récupérer un couteau dans la cuisine de l'auberge, trouver un gros cailloux sur le bord de la route, et s'en servir pour enfoncer le couteau dans le bouchon, et pousser celui-ci jusque l'intérieur de la bouteille.
On a toujours su que McGyver était américain : c'est la new yorkaise qui a ouvert la bouteille.
Lo, fait du camping