La Chine et les Etats-Unis sont les deux pays les plus impliqués dans les efforts de R&D publics dans le Supergrid (réseaux électriques à très grande échelle). La Chine doit en effet satisfaire sa consommation électrique exponentielle, tandis que les Etats-Unis doivent améliorer l’interconnexion entre les différents réseaux existants et intégrer des centres de production électrique d’origine renouvelable.
Pour assurer l’approvisionnement des mégapoles de la côte Est (Beijing, Shanghai et Guangzhou), la Chine souhaite utiliser au maximum son potentiel hydroélectrique du sud-ouest, ce qui nécessite des liaisons électriques sur de très grandes distances.
Le pays prévoit de construire près de 10 projets UHVDC (courant continu ultra haute tension) d’ici 2020 sur des distances allant de 2000 à 3000 kms. La première ligne de transmission UHVDC au monde a vu le jour en Chine en 2010. Elle relie la centrale hydroélectrique de Xiangjiaba à la ville de Shanghai située à 2000 kms et supporte une tension de 800 kV pour une puissance de 6000 à 7000 MW.
La Chine est l’un des rares pays à disposer d’un centre de test UHVDC capable de générer des tensions de plus de 800 kV.
Aux Etats-Unis, l’objectif est d’exploiter le potentiel solaire de l’Ouest ainsi que le potentiel éolien du Midwest et du Texas pour alimenter les mégapoles de la côte Est.
Photo NASA/GSFC
Au sud des Etats-Unis, le projet de « superstation » de Tres Amigas, dont la construction devrait débuter en 2012 et s’achever 2 ans plus tard, vise à créer une plateforme d’échange qui reliera entre eux les réseaux de l’est, de l’ouest et du Texas. Cette superstation connectera les trois réseaux à l’aide de 3 lignes de transmission de 5000 MW supraconductrices.
A l’Est, le projet Atlantic Wind Connection (AWC) estimé à près de 5 milliards de dollars et financé pour plus d’un tiers par Google verra la création d’une ligne de transmission HVDC sous-marine de plus de 500 km au large de la côte Est, qui reliera de futurs champs éoliens offshore au New Jersey, au Maryland, au Delaware et à la Virginie.
La France est pour le moment en retard sur ces questions, bien qu’elle cherche à porter la question au niveau européen. Un gigantesque projet visant à relier entre eux les gisements solaires du Sahara, les champs éoliens offshore de la Mer du Nord et de la Mer Baltique et le potentiel de stockage hydroélectrique de la Norvège pourrait émerger dans les prochaines années.
Article de notre partenaire L’Energie d’avancer (marcook)