Au Bright Club, non seulement les grands esprits se rencontrent mais ils se fendent aussi la poire ! Deux fois par mois, dans un pub du cœur de Londres, des universitaires se mêlent à des humoristes pour aborder avec le plus grand humour des thèmes aussi hétéroclites et variés que le monde, la nourriture, ou encore tout ce qui est gros ! Bienvenue au Bright Club, où rire et réfléchir font bon ménage.
Toutes les deux semaines, on fait la queue devant le Wilmington Arms pour assister à une des fameuses soirées de Bright Club. “Pourquoi aller au pub quand on peut aller au Bright Club, interroge Juliet, une adepte des soirées du “club intelligent”, on y trouve tous les avantages du pub, et en plus on apprend toujours quelque chose en rigolant!”, poursuit-elle. Juliet, comme de plus en plus de Londoniens, est une adepte de ce club qui existe depuis deux ans. C’est à deux scientifiques de UCL (University College London), Steve Cross et Miriam Miller, que l’on doit le brevet de cette idée fumeuse.
Mettre au placard la timidité des scientifiques
Ils sont partis du postulat que la taille du fossé entre ceux qui détiennent le savoir et ceux qui en ont soif n’allait pas en diminuant. “Toute ma vie, j’ai traité des sujets objectifs. D’où mon manque d’aptitude naturelle et d’expérience dans les relations avec les gens”, a déclaré Einstein lorsqu’on lui a demandé en 1952 de devenir le président d’Israël. Et le génie de la physique quantique n’est pas le seul à ne pas se sentir à l’aise en société. Des chimistes aux pulls troués par des giclements d’acide aux mathématiciens qui ont du mal à redescendre de leurs nuages qui tendent vers l’infini, les scientifiques ont bien souvent un dénominateur commun : la timidité et, conséquemment, toutes les peines du monde à communiquer leur savoir et leurs trouvailles. Alors pourquoi ne pas se faire rencontrer des humoristes et des scientifiques pour aider ces derniers à surpasser leur timidité ?
Apprendre et transmettre en rigolant
C’est ainsi que naît en mai 2009 la première soirée du Bright Club. “On a juste donné aux intervenants quelques tuyaux très simples : partir de détails ou d’exemples, avoir des opinions fortes et rebondir quand le public réagit”, explique Miriam. Et depuis, la mayonnaise n’a jamais cessé de prendre puisque le Bright Club est passé d’un rendez-vous mensuel à une soirée tous les quinze jours et qu’il a fait des petits dans d’autres villes du Royaume-Uni telles que Cardiff.
D’un physicien qui vulgarise, à coups de grands gestes, le fonctionnement de l’accélérateur de particules du CERN à Strawberry & Cream, deux chanteuses qui passent des particules à des chansons sexys qui tournent autour du thème de la soirée : “big”, Juliet se régale tout comme ses comparses. Les rires fusent et l’expression “faire un bide” ne fait pas partie du vocabulaire des soirées du club intelligent. “Le Bright Club, c’est aussi super pour rencontrer des gens avec qui on a des atomes crochus !”, conclut Juliet sur qui visiblement le sens de l’humour ambiant a déteint !
Prochaine soirée du Bright Club, le 19 juillet : http://www.brightclub.org/
E.B.