Une étude universitaire américaine récente établit le bilan des dix ans de « la guerre contre le terrorisme » lancée par les Etats-Unis aprés les attentats du 11 septembre 2001 contre New York et Washington. Elle conclut à un véritable désastre, qui n’ose pas encore dire son nom.
Pour la première fois avec autant de précisions, une analyse systématique des conflits en Afghanistan, Irak et Pakistan, révèle un coût humain et financier dont l’impact sur le monde et la démocratie s’avère largement négatif.
Les chercheurs de la Brown University évaluent à 225,000 le nombre des tués, en grande majorité des civils. Et ils estiment la facture financière pour les contribuables américains entre 3.200 et 4.000 milliards de dollars. Pour le moment. Les chercheurs avertissent également que ces évaluations sont prudentes, et que le coût humain et économique de ces conflits est loin d’être finalisé.
En dehors du jugement politique ou moral que les uns ou les autres portent sur ces guerres, le rapport relève « que le prix à payer a été systématiquement minoré, mal compris, ou délibérément dissimulé au public ».
Le rapport révèle d’autres réalités chiffrées sur ces guerres, dont les politiques continuent de justifier la nécessité. Il établit les nombre de blessés, de déplacés, de réfugiés, de prisonniers. Il mesure les progrès ou l’absence de progrès dans les domaines de la démocratie, des libertés individuelles, et de la corruption. Et il souligne l’impact sur l’économie mondiale de sommes astronomiques, mises à la disposition du Pentagone, sans contrôle adéquat, et qui auraient pu être consacrées à développer des pans entiers de l’économie mondiale. A titre de comparaison, le Produit intérieur brut de l’Allemagne, quatrième économie mondiale, est évaluée à quelques 3.300 milliards de dollars. Soit l’estimation basse du coût de la guerre.
« Nous voulons que la démocratie survive pour les générations à venir. Et non pas qu’elle devienne un fantôme insolvable », écrivait le président américain Dwight Eisenhower, dans son discours d’adieu en Janvier 1961. Cinquante ans plus tard, sa prophétie s’est réalisée.
Brown University report