Dans un article de Decanter ce jour (ICI), un des plus importants importateurs chinois de grands vins de Bordeaux se plaint de l'évolution magistrale des prix des crus de la rive gauche et évoque un accord quasi-exclusif avec les sociétés du Groupe Moueix et quelques propriétés de la rive droite capables de garantir une réelle exclusivité.
La société AUSSINO annonce ainsi qu'elle n'organisera pas cette année l'événement prévu en novembre avec l'UGCB. C'est un signe qu'il ne faut pas prendre à la légère. En effet, le négoce bordelais où une concurrence réelle existe entre ses majors, ne peut offrir des exclusivités, seules garantes d'une politique cohérente de prix. Et comme en sus, bien des châteaux commencent une discrète politique de ventes directes, on voit qu'on n'est pas sorti du schmilblick de sitôt.
C'est là une grande différence avec le système bourguignon où chaque domaine de renom a ses distributeurs exclusifs. Ajoutez à cela le fait que la petite taille des châteaux de la rive droite permet rarement aux négoces de lancer de sérieuses campagnes de promotion, vu les petits volumes qu'ils ont en allocation.
Bref : le monde de la distribution bordelaise va probablement connaître une phase d'adaptation face à des distributeurs étrangers qui ont besoin d'une réelle stabilité en la matière.
Cela montre aussi que les chinois vont réagir plus vite que prévu sur leur intelligence en matière de prix. On résume : s'ils continueront très probablement à être "le" marché porteur, je doute fortement que dans les années qui viennent, on assiste, comme pour les 2010, à une telle inflation de prix. D'autant plus qu'il y a des stocks encore importants de millésimes récents qui sont proposés ici et là, à des prix inférieurs.
Bordeaux a t'il atteint un sommet en la matière ? On peut le croire et l'espérer.