Le Graal de la physique est cette théorie du Tout dont la découverte fera rentrer son auteur dans l’histoire de la science voire celle de l’humanité. Pour ceux très nombreux qui tentent l’aventure de la gloire, il y a comme un vertige, un tournis, un vrillage de l’âme à l’idée de cette conquête prométhéenne du lieu où brûle le feu divin premier.
Mais on ne saurait poser a priori de conditions pour sa recherche ou reconnaissance pas plus qu’on ne peut expliquer les voies et chemins qui conduisent à la création des œuvres d’art sublimes.
On ne saurait douter de l’existence d’une théorie du Tout puisque l’univers se présente dans sa cohérence et que NECESSAIREMENT l’ensemble des lois et constantes fondamentales qui le font être et fonctionner se trouvent corréler et entretiennent des rapports de proportionnalité.
S’il est nécessaire qu’existât des lois et constantes physiques deux questions préjudicielles s’imposent : 1) ces lois et constantes peuvent-elles varier 2) l’interdépendance de ces constantes suppose-t-elle une constante fondamentale déterminant toute les autres de sorte qu’il existerait un principe central ?
Si, on suppose que les constantes peuvent varier, elles ne peuvent le faire que dans les mêmes proportions car dans l’hypothèse contraire, il faudrait justifier l’indépendance et l’autonomie de celles-ci, que par exemple la constante de Planck puisse être sans lien avec la vitesse de la lumière et pourrait évoluer en toute autonomie. Or, si toutes les constantes varient dans les mêmes proportions, tout se passe comme s’il ne se passait rien, comme dans la dévaluation d’une monnaie qui n’a d’effet qu’externe puisque le rapport entre les prix des produits internes ne varie pas.
Comme on le constate, si on pose qu’un univers pour exister doit s’assurer d’une permanence, alors celle-ci ne peut être rendue possible que par la maintenance de lois et constantes stables puisque reliées entre-elles par des lois de proportionnalité. Qui plus est : cette stabilité initiale, fondamentale, est la condition même du mouvement et de l’évolution. En effet, on ne peut imaginer un mouvement, une évolution quelconque qu’à partir d’un point fixe, d’une structure initiale elle-même immuable. Une variation générale des lois et constantes chacune laissées libres d’évoluer à leur guise puisque sans lien avec le reste des phénomènes universels n’aurait pas de sens et serait d’ailleurs elle-même commandée par des lois du désordre puisque, et en définitive, tout événement même le plus aléatoire doit obéir à une règlementation physique pour son émergence.
En définitive, c’est à partir d’une base stable que l’univers peut s’autoriser à évoluer et à produire des phénomènes aussi diversifiés que surprenants. Cette stabilité est assurée par les liens d’interdépendance des constantes fondamentales dont nous avons démontré qu’elles ne sauraient évoluer de façon autonome. Cette « structure » corrélée des constantes fondamentales constitue les fondations premières sur lesquelles s’érige l’univers. Resterait à démontrer en quoi et comment, un principe premier relie l’ensemble de cette structure et attribue à la vitesse de la lumière le rôle de constante fondamentale reliant et s’attachant toutes les autres.