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Assurance emprunteur : les banques résistent à l'ouverture du marché

Publié le 18 juillet 2011 par Cmonassurance

Assurance emprunteur : les banques résistent à l’ouverture du marché



D’après une étude Ipsos réalisée pour la Macif, 60% des emprunteurs ignorent qu’ils sont libres de souscrire leur assurance de prêt immobilier dans un établissement autre que celui qui leur a octroyé le prêt. En effet, depuis la mise en vigueur de la loi Lagarde en septembre 2010, les banques ne peuvent plus refuser une assurance contractée à l’extérieur et présentant des garanties équivalentes.

Seulement, l’on constate que les contrats groupe proposés par les banques sont toujours privilégiés par les emprunteurs, des contrats dont les conditions sont les mêmes pour tous les clients. D’après les chiffres 2010 de la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA), les banques continuent de monopoliser le marché avec 89% des cotisations, seules les 11% étant des délégations d’assurance.

La loi Lagarde serait-elle inefficace ?

Isabelle Tourniaire, du cabinet BAO, a indiqué que la loi Lagarde n’est pas opérationnelle, vu l’inexistence d’un changement significatif jusqu’à présent. Selon elle, la réforme Lagarde permet aux emprunteurs de choisir leur assurance emprunteur, mais ne prévoit pas la possibilité pour ceux-ci de se défendre dans la négociation avec la banque.

L’avis de l’UFC-Que Choisir se penche en revanche sur les chargés de clientèle des banques qui, apparemment, mettraient la pression sur les clients préférant les contrats individuels. Ils prétendent ne pas pouvoir garantir aux clients le même taux de crédit si ceux-ci optent pour une délégation d’assurance, ou refusent tout simplement l’octroi du prêt immobilier. Selon Maxime Chipoy, chargé de mission banque-assurance chez l’association, les banques jouent sur le terme « équivalent » de la loi Lagarde : elles essaient de trouver une garantie qui ne figure pas dans le contrat individuel proposé pour le refuser sous prétexte qu’il n’est pas équivalent à leur contrat groupe.

La ligne Maginot profite-t-elle aux banques ?

Il s’avère que les banques ont réagi pour garder leur quasi-monopole. En effet, selon le directeur général d’AFI Esca, Jean-Claude Jégou, la ligne Maginot mise en place par les banques sur les garanties peut entraver le développement des assureurs. Quant à Christophe Clément, directeur du pôle assurance du courtier Meilleurtaux.com, il a avancé que les comportements sont différents d’une banque à une autre. Si certains établissements refusent la délégation d’assurance en jouant sur des détails, d’autres l’acceptent dès lors que le contrat individuel comporte un critère ne figurant pas dans leur contrat groupe.

Jean-Pierre Diaz, responsable des produits épargne et prévoyance France chez Cardif, a même expliqué que, dans cette perspective, un outil a été créé par BNP Paribas pour que ses conseillers de clientèle puissent comparer les garanties des contrats. Il pense que les contrats groupe restent autant prisés parce qu’ils sont accessibles.

Toutefois, la loi Lagarde a permis aux contrats individuels d’avoir un élan. Selon les chiffres évoqués par son directeur général, Joël Farré, MetLife France a connu une hausse de 50% de ses contrats en volume et de 25% en valeur sur la fin 2010 et le premier semestre 2011. De plus, ils ont encore une grande marge de progression. Le directeur du développement de la Mutuelle du Logement (Mutlog), Frédéric Suranyi, déclare pourtant ne pas s’attendre à un renversement du marché. Selon lui, ce sera déjà une chose si les contrats individuels arrivent à représenter les 20% des contrats du marché.


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