Pаpіllоn11 : pоème Еn remоntаnt lа rіⱱіère

Par Illusionperdu @IllusionPerdu

En remontant la rivière

A la vertical d'une colline de cristal
Un mot plonge dans les eaux minérales
Mais un mensonge criant de vérité
Le rattrape dans la diagonale du flou
Vertige d'une vibration au bruit de boue
Vestige d'un espoir au goût acidulé
Hurlement d'une phrase au diapason
De l'écho de nos peaux en effleurements
Orgasme imprécis , indécis, indolent
Perspective d'un instant arrogant
Alors
Si maintenant c'était le moment
De souffler juste un petit instant
De s'aimer en prenant le temps
De vingt ou trente printemps
De faire l'amour en se souriant
De marcher sans serrer les dents
En laissant dehors ce que l'on a dedans
Et si l'on prenait le temps maintenant
De faire l'amour vraiment lentement
En laissant courir nos sentiments
Sur nos peaux et nos cœurs tremblants
Si l'on figeait l'insidieux mouvement
Dans la glace d'un furieux tremblement
Si nous inversions nos somptueux néants
Si nous agrandissions le fugace présent
Pour le transformer en futur endurant
Et si l'on prenait le temps de desserrer les dents
Pour s'embrasser profondément et longuement
Si l'on prenait du temps pour nous maintenant
En mettant à l'abri ce futur omniprésent
Et si l'on apprenait à écouter les murs de pierres
Ce que racontent leurs ombres chargées de mystères
Et si l'on décorait nos grimaces joliment dodues
D'un sourire dénoué de ce dramatique superflu
Et si l'on coupait les liens de nos chimères
Pour qu'elle s'envolent loin de nos terres
Et si l'on regardait où vont les cerfs volants
Nous saurions aller peut être de l'avant
En liftant nos envahissant souvenirs
Au scalpel luisant d'un très bel avenir
Et si on se disait je t'aime tout simplement
Et si on se disait je t'aime un peu plus souvent