Shadows of the Damned des studios Grasshoper Manufacture édité par Electronic Arts est un jeu de tir à la troisième personne dans lequel vous incarnez Garcia Hotspur, un rebelle couvert de tatouages dont la fiancée Paula a été enlevée par Flemming, un puissant démon qui l’a emmenée aux fins fonds de l’Enfer.
Après avoir sauté dans le portail vous menant aux tréfonds, vous êtes rejoint par un compagnon de voyage rocambolesque : le crâne Johnson en lévitation et ses super pouvoirs ! Ce dernier sera votre fidèle allié charismatique avez qui vous échangerez des vannes et dialoguerez pour en apprendre davantage sur son passé et le vôtre.
Malgré son coté déglingo, on apprécie le soin porté à l’univers à la fois détaillé et pertinent de Shadows of the Damned, notamment les affiches détaillant us et coutumes des démons permettant de glâner des infos toutes aussi horribles que drôlistiques. Assez régulièrement, on croisera le chemin de Paula possédée et lancée à notre poursuite pour nous délivrer un baiser mortelle en petite tenue, la belle périra aussi à de nombreuses reprises sous nos yeux.
Le jeu rend hommage à des films comme Grindhouse et se veut hautement parodique ce qui est bien rendu et réussi dans l’ensemble pour un titre délirant, violent et effrayant avec le clin d’œil à Resident Evil grâce à la contribution du maitre du survival horror : Mikami Shinji et son humour macabre. Le héros Garcia est pas très malin et glousse de ses propres blagues horribles, tombant constamment dans les pièges de ses ennemis.
Le gameplay est fun puisque vous disposez de deux armes principales qui évoluent au fil du jeu, vous pouvez tirer en marchant et esquivez les attaques de créatures géantes ou démons sanguinaires. Chaque niveau contient quelques énigmes intéressantes en lien étroit avec la manipulation de la lumière et de l’obscurité. Si une chambre est enveloppée dans l’ombre, la santé de Garcia va s’écouler lentement jusqu’à ce qu’il quitte cette région ou qu’il remplisse la pièce avec la lumière en tirant sur une tête de chèvre.
Parmi les casse-têtes, le déplacement des plateformes autour d’une pièce pour former des chemins et la chasse de fraises (faites à base de langues humaines) ou autres cerveaux pour nourrir les bébés démon qui ornent les portent et permettent leur ouverture une fois que vous leur avez enfoncé ce qu’ils désirent dans la bouche. La plupart des énigmes etc. sont facilement et rapidement résolues, mais ainsi bien réparties tout au long du jeu, elles offrent un changement de rythme quand vous vous lassez des phases d’action soutenues.
Pour résoudre les énigmes et sortir vainqueur des combats, un arsenal sans cesse croissant de nouvelles armes et des outils sont mis à votre disposition. Par exemple, à la moitié du jeu, Garcia reçoit la possibilité de placer des mines de lumière avec son pistolet. En phase de combat, il peut coller les mines sur un ennemi et déclencher une explosion qui endommage à la fois le démon malheureux et tous les méchants environnants.
En phase d’exploration, les mines peuvent être déclenchées sur certains murs et autres rochers pour découvrir des zones cachées. Chaque mise à niveau propose de nouvelles approches de combat et des tactiques inventives pour faire face aux boss surdimensionnés.
On regrettera quelques frustrantes fins de partie lors de combats en arène contre un certain nombre d’adversaires absurdes et quelques séquences de courses poursuites où Garcia est tué instantanément si l’un de ses poursuivants l’attrape. On se sent parfois un peu dans le flou lorsqu’il faut rapidement trouver une solution, immergé dans les ténèbres. On peut reprocher au titre d’être un brin linéaire, assez court (8 heures pour terminer l’aventure) et notamment une baisse de régime en fin de parcours.
Cela mise à part, ce jeu bien rock’n’roll, qui bénéfice d’un bon doublage et de belles musiques d’accompagnement se parcourt avec délectation. En réunissant Suda51, Mikami et Yamaoka, Grasshopper a enfin trouvé sa voie en délivrant un jeu barré et divertissant dégageant un humour authentique au gameplay bien dosé. Même si vous ne trouvez pas l’idée d’un fusil de sniper appelé «le Big Boner” drôle, vous devriez bien vous éclater avec ce titre en espérant que les développeurs confirmeront cette réussite lors des projets à venir.