Avons-nous, au fil des générations et dans nos pays occidentaux été génétiquement programmés pour consommer plus l'alcool et manger “malsain”? Ces scientifiques l'Université d'Aberdeen viennent de découvrir que nous autres Européens, serions plus susceptibles, du point de vue génétique, que les Asiatiques à avoir tendance à nous satisfaire de nourriture grasse et de vin. En cause une protéine, la galanine et son gène qui feraient partie des facteurs impliqués dans les processus d'addiction, comme ceux concernant l'alcool ou la nourriture, selon cette recherche publiée dans Neuropsychopharmacology, une revue du groupe Nature.
Cette étude a examiné comment le gène de la galanine est régulé dans les cellules du cerveau et, plus précisément, comment les séquences de l'ADN positionnées près du gène peuvent jouer le rôle d'interrupteur pour modifier l'action du gène ou le désactiver.
La galanine (GAL) est un peptide constitué d'une chaîne de 30 acides aminés produite dans un certain nombre de régions dans le cerveau. Ces régions incluent l'amygdale (une région du cerveau impliquée dans le traitement des émotions) et des régions spécifiques de l'hypothalamus (une région du cerveau qui relie le système nerveux au système hormonal et joue un rôle dans la régulation de la température du corps, de la faim , de la soif et du sommeil). Le gène de galanine et sa protéine codée peuvent être impliqués dans la régulation de la consommation de nourriture et d'alcool, mais d'autres gènes pourraient aussi être aussi impliqués, et les séquences d'ADN examinées ici ne sont peut-être pas les seuls facteurs de régulation du gène.
Un rôle dans la susceptibilité à l'alcoolisme et à d'autres comportements addictifs: Des études chez les rongeurs ont montré que l'expression de la protéine LAG dans l'hypothalamus, influence leur consommation de graisses et leurs préférences alimentaires. D'autres études chez la souris ont montré que GAL peut influencer l'anxiété et l'humeur. De récentes études sur l'homme ont montré que les différentes formes du gène GAL ont été associées au niveau de triglycérides (graisses dans le sang), tandis que d'autres études ont démontré que les variations du gène GAL peuvent avoir un rôle dans la susceptibilité à l'alcoolisme et à d'autres comportements addictifs.
Cette étude a examiné les séquences régulatrices de l'ADN à proximité de ce gène GAL qui pourraient avoir un rôle sur des cellules de neuroblastome. Ces cellules sont souvent utilisées comme modèles de neurones. Les chercheurs ont utilisé une base de données contenant les séquences d'ADN de différents animaux afin d'identifier une séquence d'ADN placée à proximité du gène GAL qu'ils ont appelé GAL5.I. Sur des souris génétiquement modifiées, ils ont regardé comment la séquence GAL5.1 affecte l'activité du gène GAL.
Les chercheurs constatent que GAL5.1 renforce l'action de la région de l'ADN responsable de la commutation du gène GAL et donc a un rôle dans l'activation de l'expression galanine. 2 sites dans la région GAL5.1 diffèrent entre les gens. Les occidentaux présentent une variante plus fréquente qui implique une plus forte activité de GAL5.1 de 40% et peut expliquer une propension à opter pour une alimentation riche en graisses et en alcool. Néanmoins, la recherche ne conclut pas qu'en Occident nous sommes programmés pour devenir obèses!
Source:Neuropsychopharmacology (june 29- 2011)doi:10.1038/npp.2011.93Differential Activity by Polymorphic Variants of a Remote Enhancer that Supports Galanin Expression in the Hypothalamus and Amygdala: Implications for Obesity, Depression and Alcoholism.