L’œuvre – Emile Zola (1886)

Par Delphinesbooks

Quand Emile Zola nous parle des artistes, d’un peintre maudit et aussi de lui-même, j’adhère complètement !

L’auteur

Je ne vais pas me lancer ici dans la biographie d’Emile ! On peut en apprendre beaucoup ici.

Le livre

Ecrit en 1886, il est le 14ème des 20 volumes des « Rougon-Macquart, histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second empire« .
De Zola et des Rougon-Maquart, je n’ai lu que Germinal (qui représente l’une de mes premières grandes émotions littéraires), Au bonheur des dames et peut être Nana (j’ose avouer que je n’en suis pas sûre).

L’histoire

Zola évoque ici le destin tragique de Claude Lantier, peintre maudit et de son entourage, amis venus de Plassans, des artistes, plus ou moins maudits aussi. Il nous dépeint le milieu parisien des artistes, bien cruel. A travers cette histoire, Zola évoque les difficultés et tourments des artistes, à commencer par lui-même. En effet, à travers le personnage de Sandoz, ami proche de Claude, Zola nous dresse un portrait de lui même et nous glisse de nombreuses réflexions sur le fait d’être écrivain.

« Je vais m’y remettre, répéta Claude, et il me tuera, et il tuera ma femme, mon enfant, toute la baraque, mais ce sera un chef d’oeuvre, nom de Dieu ! »

A quoi bon retourner là-bas ? C’était mort, ça n’existait plus. Rien n’existait que Paris, et encore, dans Paris, il n’existait qu’un horizon, la pointe de la cité, cette vision qui le hantait toujours et partout, ce coin unique où il laissait son coeur.

Ce que j’en ai pensé

Je ne remercierai jamais assez le club des lectrices (et plus particulièrement Violette) de me donner l’occasion (et l’envie) de lire certaines œuvres. Aujourd’hui, j’ai du mal à aller de moi-même vers les grands classiques car il faut l’admettre, ces livres sont bien plus exigeants, on ne les lit pas comme on lirait un roman contemporain, la lecture est plus lente, plus concentrée, parfois plus laborieuse même.

J’ai donc un peu « subi » cette lecture au début que je trouvais poussive et puis, la magie opère, on se laisse emporter par l’écriture,  les personnages, l’histoire et on se retrouve complètement plongé dans un autre temps qu’on n’a plus envie de quitter. On accompagne ce peintre aux prises avec ses doutes, qui sombre de plus en plus dans l’obsession et la folie. Et on souffre avec lui.

J’ai aimé partager le quotidien de ce peintre, et ses souffrances. J’ai aimé la fièvre qui s’empare de ces artistes, leur folie. J’ai aimé me balader dans un Paris d’un autre temps, avec cette bande d’artistes. J’ai aimé les mots de Zola. Et j’ai particulièrement aimé ceux qu’il met dans la bouche de Sandoz quand celui-ci confie ses doutes face à l’écriture car ainsi, on est en prise directe avec les pensées de Zola.

« Ah ! oui, je travaille, je pousse mes livres jusqu’à la dernière page… Mais si tu savais ! si je te disais dans quels désespoirs, au milieu de quels tourments ! Est-ce que ces crétins ne vont pas s’aviser aussi de m’accuser d’orgueil ! moi que l’imperfection de mon œuvre poursuit jusque dans le sommeil ! Moi qui ne relis jamais mes pages de la veille, de crainte de les juger si exécrables que je ne puisse trouver ensuite la force de continuer ! … Je travaille, eh ! Sans doute, je travaille ! Je travaille comme je vis, parce que jr suis né pour ça; mais, va, je n’en suis pas plus gai, jamais je ne me contente, et il y a toujours la grande culbute au bout ! »

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Cette lecture est donc au programme de la prochaine rencontre du club des lectrices le 24 juillet, les avis communs seront sur le blog du club, avec les avis de Violette et Ilse en avant première.