Makoto, le démêleur d’embrouilles du quartier d’Ikebukuro, est engagé par la plus grande société organisatrice de raves pour découvrir qui se cache derrière le Snake Bite. Commence alors pour lui une traque qui le mènera sur la trace de dangereux dealers...
Ce troisième volume des aventures de Makoto ne comporte qu’une seule longue histoire, contrairement aux précédents qui regroupaient plusieurs nouvelles. La mécanique du récit reste toutefois la même : un texte à la première personne où Makoto raconte les événements de son point de vue. Une plongée au cœur de la jeunesse japonaise et de ses turpitudes dans un pays en pleine évolution. L’intérêt majeur de cette série est qu’elle garde une vision positive des choses, même si les sujets abordés sont parfois très lourds. Ira Ishida ne met pas en scène des personnages torturés comme ceux de Murakami Ryu. Il ne fait pas sombrer la société nippone dans des abimes de noirceur. Son héros est une sorte de bon samaritain toujours prêt à rendre service dans l’intérêt de la communauté. Il est agréable de découvrir le Japon d’aujourd’hui à travers des histoires où l’état d’esprit positif d’une partie de la population prend le pas sur les aspects déprimants et anxiogènes qu’aiment mettre en avant certains auteurs de l’archipel.
Petit bémol cependant, ce nouveau titre de la série n’apporte pas grand-chose de nouveau par rapport aux deux précédents. Le scénario se déroule toujours selon le même schéma et le personnage de Makoto n’évolue pas du tout psychologiquement parlant. D’où l’impression de déjà vue qui se révèle au final assez désagréable. J’avais fait la même remarque il y a peu au sujet du troisième tome des enquêtes de Kaeso le prétorien. Comme si, au bout d’un moment, après avoir trouvé une recette qui fonctionne, les auteurs s’installaient dans une routine sans vraiment chercher à faire évoluer leurs personnages et l’environnement qui les entoure. Un constat à vérifier (ou pas) si les éditions Picquier se décident un jour à publier la suite des aventures de Makoto, la série comptant en tout six titres dans son pays d’origine.
Ikebukuro West Gate Park III, d’Ira Ishida, éditions Philippe Picquier, 2010. 152 pages. 15,50 euros.