Et voilà, la Coupe du monde féminine de football est terminée par une incroyable victoire aux tirs au but des piles atomiques japonaises, formidables de détermination dans une finale de dingue qui aura peut-être fini de convaincre les plus sceptiques avec un gros niveau, de l'engagement, aucun temps mort, du jeu, du jeu et encore du jeu, et surtout un esprit que seul aujourd'hui le football au féminin est capable d'offrir (gros enthousiasme sur la planète twitter pendant la finale). Un match juste exceptionnel !
Trop fragile en défense et encore trop peu expérimentée à un tel niveau, la France, inefficace dans les fameuses "zone de vérité", termine elle à une très belle quatrième place avec en bonus une qualification pour les Jeux olympiques de Londres dans la poche.
Cette compétition aura peut-être changé quelque chose. Je dis bien "peut-être". Tout d'abord, les médias ont découvert l'existence de ces BleuEs. Gaetane Thiney, Louisa Necib, Sonia Bompastor etc sont entrées dans le paysage sportif tricolore (il suffit de voir les nombreuses connexions sur ce blog souvent amenées par une recherche internet sur ces joueuses - j'ajoute "salaire des joueuses de foot", autre thème générateur de clics, histoire de faire monter les stats). Ce lundi, les BleuEs sont même reçues à L’Equipe (merci au passage au journal et plus particulièrement à Fabrice, de m'avoir convié en souvenir des dix ans passés à plaider la cause du foot fifilles quand tout le monde s'en foutait encore). Le grand public a découvert un autre football, davantage dans l'esprit, plus ouvert, avec moins de tricheries, de simulations ou de contestations. Les audiences télé témoignent de cet intérêt (même si ça reste très loin des audiences pour un match masculin). Espérons que cette éclosion ne sera pas trop éphémère et que toutes les soudaines "déclaration d'amour" des médias pour les filles ne soient pas sans lendemain (pour un peu connaître les médias, permettez moi d'en douter... hélas).
Lorsque j'interviens dans des conférences et que l'on me demande ce qu'il faut pour médiatiser le foot féminin, ma réponse est toujours la même : des résultats d'abord, condition nécessaire mais pas toujours suffisante. Les résultats ont enfin été au rendez-vous. Avec en plus une période pauvre en actualité sportive (pas de foot masculin et le Tour de France dans sa première semaine), tout s'est bien goupillé pour mettre des BleuEs devenues "bankable", sur le devant de la scène.Reste désormais à prolonger cet état de grâce et surtout à le faire fructifier sur les terrains. Et ce sera sans aucun doute le plus difficile. Tous ceux qui pensent que le football au féminin ressemble à ce qu’ils ont découvert à la télé pendant ces trois semaines vont tomber de haut. Terminé les stades de 40 000 places copieusement garnis, retour aux terrains de « campagne », avec parfois une petite tribune et le plus souvent une bonne vieille main-courante pour accueillir les 500 spectateurs dans le meilleur des cas…
Nul doute que la médiatisation des filles aura fait naître quelques vocations chez les petites filles. Il faut juste espérer que les images de ces BleuEs et de leur esprit aura fait tomber quelques a priori chez leurs parents, parfois peu enclin à voir leur petite fille aller taper dans un ballon, de peur qu'elle ne devienne un garçon manqué (on a pu voir que nos footballeuses en plus d'être talentueuses étaient jolies ce qui, n'en déplaise à quelques féministes de base, est un atout non négligeable dans le paysage médiatique). Espérons aussi que celles qui iront frapper à la porte d’un club à la rentrée se verront offrir des structures susceptibles de les accueillir. Espérons que dans les clubs mixtes, l'équipe de filles ne sera plus (ou en tout cas moins) considérée comme le boulet du club qui pique des créneaux et des ballons, comme c'est trop souvent le cas.
Le football au féminin est je le rappelle une discipline toute jeune (à peine 40 ans) et sa marge de progression est immense. En France, la machine semble s'être mise en route à l'occasion de ce mondial. Reste à enclencher la première, puis la seconde etc... Mais sans brûler les étapes.
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Je reviens comme promis sur le hockey sur gazon. Du passé et du futur. Le passé, ce fut le FIH Champions Challenge II qui se disputait à Lille pendant une dizaine de jours. Face à des formations en gros comprises entre le top 15 et le top 25 mondial, les Bleus se sont hissés jusqu’à la finale. Souvent dans la douleur, ils ont réussi à inverser à plusieurs reprises le cours de rencontres mal embarquées. Face à l’Irlande, en revanche, les Français se sont finalement inclinés (4-2) et ont donc manqué la montée au niveau I. Le futur, c'est un rendez-vous dès la semaine prochaine, du 26 au 31 juillet, à l’INSEP, au cœur du Bois de Vincennes. A l’occasion du second Insep Hockey Challenge, la France accueillera quelques-unes des meilleures nations du monde, à commencer par l’Australie, championne du monde en titre. L’Argentine, la Corée du Sud et l’Irlande sont également conviées. Bref, si vous n'avez jamais vu de hockey sur gazon, c'est l'occasion ou jamais ! Ce tournoi servira d'ultime préparation avant le Championnat d'Europe, mi-août, à Mönchengladbach, où les Bleus tenteront d'aller chercher une qualif olympique... Compliqué, mais on sera là pour les supporter !Les U18 étaient cette semaine sur le front européen. Les garçons terminent sixièmes et les filles cinquièmes du Championnat d’Europe et se maintiennent donc brillamment parmi l’élite continentale.
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A suivre également cette semaine, de l’escalade avec les Championnats du monde à Arco en Italie. Bon, ça n'a pas commencé super avec aucun Français en finale dans la compète de bloc. Mais il reste la difficulté et la vitesse pour espérer aller chercher des breloques. Et si ça venait à être le cas, Miss Auriana, la bien nommée, vous le ferait savoir sur lequipe.fr...Pour rappel...
L'escalade fait partie des huit sports retenus pour éventuellement intégrer les Jeux Olympiques 2020. La discipline se décline en trois spécialités. Le bloc (enchaînement de difficultés sur des hauteurs limitées), la vitesse (aller le plus vite possible sur une voie normée de 15 mètres) et la difficulté (aller le plus haut possible dans des voies où les difficultés s'enchaînent). L'escalade dépend de la Fédération française de la Montagne et de l'Escalade qui compte 82 000 licenciés. La France, nation majeure de la discipline, organisera les Championnats du monde, en 2012, à Bercy
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Un peu de dada quand même pour finir. Cette semaine avait lieu à Aix-la-Chapelle le concours le plus mythique de la saison. Repassé n°2 mondial depuis deux mois après avoir occupé le premier rang pendant dix mois, Kevin Staut a obtenu une formidable deuxième place, dimanche dans le Grand Prix. La victoire est revenue à l'Allemande Janne-Friederike Meyer, seul pilote à avoir réalisé un double sans faute. Et de quelle manière !!! (cf la photo).Pour votre culture perso, sachez que depuis 1929, un seul Français a remporté le Grand Prix d'Aix. C'était en 1971, avec Marcel Rozier.
Si vous êtes dans la région parisienne, la semaine prochaine, je vous invite d'ailleurs à aller faire un tour du côté de Chantilly, à l'occasion du Global Champions Tour. Trente des 32 meilleurs cavaliers mondiaux sont annoncés dans le superbe stade construit juste devant les Grandes Ecuries du Château de Chantilly. Un cadre superbe pour du très grand sport. Et en plus, l'entrée est gratuite !