Un billet pour l’Amerique.

Publié le 17 juillet 2011 par Argentin

L’histoire est belle et remplie de surprises. Avec Luís, nous décidâmes d’aller visiter le Musée des immigrants de Buenos Aires, Un hôtel du service immigration situé à l’entrée du vieux port et ouvert en 1911 afin de faciliter l’arrivée des candidats des deux grandes vagues d’immigration qu’a connue l’Argentine fin 19e et après la deuxième guerre. C’est devenu un réel témoignage en hommage à toutes ces familles anonymes à travers de leurs documents, photos noir et blanc, vêtements ou bibelots oubliés. l’édifice est en rénovation depuis 2001 et semble avoir définitivement échappé aux promoteurs de puerto madero. L’endroit est vraiment très parlant. Il a gardé une authenticité véritable et palpable. On y trouve toujours la débarcadère et les deux ancres à l’entrée comme sur les documents d’époque. Le bureau social ( papiers provisoires, enregistrement, recherche de travail), l’infirmerie, la cantine sont au rez-de-chaussée, les dortoirs repartis par sexe: femmes et enfants au 1° etage, époux au 2°, hommes célibataires au 3°. Plus d’info, de documents et de photos ici. Tout immigrant devait obligatoirement séjourner dans ces murs  2 à 15 jours, le temps de mettre son nom sur le registre, faire un check-up santé et lui trouver son premier employeur. Interdiction de quitter l’hôtel avant le premier contrat, règle établie par le service d’immigration et des douanes. Ainsi, Luis, assez intrigué par l’histoire assez obscure des conditions d’arrivée de son grand père en Argentine(un immigrant italien, dont le peu de chose qu’il savait de lui fut son année d’arrivée en Argentine et son lieu de naissance en Italie) se mit à consulter le registre des arrivants, année par année. Et ô surprise de retrouver le nom de son grand père, ainsi que celui de sa grand mère inscrits sur le registre avec le nom du bateau, le jour d’arrivée et  leur passage dans ce même hôtel au debut du siècle. Je vous cache pas que ce fut pour lui une séquence émotion totale. L’endroit est tellement parlant, qu’il s’est mit à penser en noir et blanc, à revoir son grand père déambuler dans les couloirs du bâtiment à la recherche de son premier contrat, à manger assis là au réfectoire avec ses amis de traversée, prendre sa douche le soir avant de rejoindre son petit lit parmi les 1500 du 3° etage. Et sa grand-mère, un étage plus bas…Les larmes aux yeux…

  

objets oubliés et anonymes  

  

1 des 6 dortoirs de 250 lits  la salle de repos

  

l’infirmerie d’époque   Tous sont arrivés ici.