Martine Aubry était, en direct d'Avignon, l'invitée de l'émission d'Europe 1.
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- Sur la culture
« Je crois que la culture peut toucher tout le monde, chacun y prend ce dont il a besoin pour s’enrichir, s’émanciper, s’ouvrir, pour débattre avec les autres, pour partager des émotions.
Il faut absolument enfin consolider juridiquement et économiquement les annexes 8 et 10 de l’Unedic, avec des règles claires. Pour préparer un spectacle, ce sont des journées et de journées de travail et de répétitions qui ne sont pas financées. Il faut une aide à la création, principalement le spectacle vivant.
Le budget de la culture c’est 10 milliards, 7 milliards par les collectivités locales et 2,7 milliards du Ministère de la culture. Une augmentation de 30 à 50% de ce budget national, sur le quinquennat, c’est environ 200 à 250 millions par an. Il y a deux priorités : la première, c’est de donner des lieux à la création et un statut aux intermittents. La deuxième, c’est que les jeunes artistes puissent rencontrer leur public. Je propose que dans toutes les grandes scènes nationales, chorégraphiques et salles de concert aidées par les collectivités publiques, on laisse 5 à 10% du temps annuel pour que des jeunes artistes puissent rencontrer leur public : cela n’est pas un coût supplémentaire.
L’éducation artistique est un immense chantier. La culture est absolument essentielle pour que les enfants puissent développer non seulement leur intelligence mais aussi leur sensibilité aux autres.
Je l’ai mis au cœur de mon projet municipal, en réduisant l’endettement de ma ville sans augmenter les impôts, et je le mettrai si je suis élue au cœur de la politique nationale parce que je pense que l’émancipation de chacun, la réflexion critique sur la société passe par l’accès à la culture et à l’art »
- Sur la crise de la zone Euro
Ce problème de la crise grecque ne serait peut être pas là si dès 2008 les dirigeants de l’Europe et du monde avaient mis en pratique ce qu’ils avaient dit, c’est à dire des règles. Des règles pour que la finance revienne au service de l’économie, des règles prudentielles pour les banques, un changement du régime des agences de notation, une taxation des bonus et des stock-options, pour ne prendre que ces exemples. On avait promis tant de choses qui n’ont pas été faites.
Aujourd’hui nous sommes dans les mains du système financier et des agences de notation.
J’y travaille depuis plusieurs semaines avec nos amis démocrates sociaux et socialistes européens, nous avions d’ailleurs déjà pris une position en février dernier à Athènes qui, si elle avait été suivie, aurait pu sans doute éviter à la Grèce cette situation.
Il faut sauver la Grèce pour sauver l’Europe. Comment ?
Je me suis entretenue avec les anciens Premiers ministres Michel Rocard et Laurent Fabius, avec Jacques Delors qui a produit dans la même ligne que ce que nous faisons avec le Parti Socialiste européen des propositions avec Felipe Gonzales et Romano Prodi. Tous ceux qui veulent l’Europe, tous ceux qui sont profondément européens disent la même chose.
Il faut d’abord continuer à acheter la dette grecque notamment sur les marchés où les banques mettent les titres de dette avec des décotes.
Il faut donner du temps à la Grèce. Aujourd’hui, un plan d’austérité lui a été imposé, il était nécessaire pour réduire cette dette dont il faut rappeler qu’elle est le fait de gouvernements conservateurs.
Mais il faut du temps pour redresser un pays. Le plan d’austérité a eu des effets, a réduit les déficits publics mais a cassé la croissance et recrée des problèmes pour la Grèce.
Si la Grèce quitte l’Euro aujourd’hui, ça ne va pas s’arrêter là. Parce qu’on a trop tardé, parce que les gouvernements européens ont réagi tardivement, dans l’urgence, de manière éclatée. Parce qu’aujourd’hui on n’entend plus la voix ni d’Angela Merkel ni de Nicolas Sarkozy dans cette crise. Vous connaissez aujourd’hui le plan des principaux dirigeants de l’Europe ? Moi je ne le connais pas ; et je pense qu’il faut aujourd’hui une France active et propositionnelle dans une Europe qui ne sait pas où elle va.
D’abord il faut avoir une voix forte. Le Président sortant a tenu trois discours différents en trois semaines avec Mme Merkel. Il vaudrait mieux avoir une ligne et essayer de convaincre. Le problème c’est que le Président de la République, et c’est ce que lui reproche Mme Merkel, agit toujours seul et fait des coups depuis trois ans. L’Europe, c’est un processus long, et de confiance.
Hier j’étais en conversation avec les dirigeants socialistes européens, je l’avais demandé à Poul Nyrup Rassmussen, Président du Parti socialiste européen. Certains sont au pouvoir, nous avions aussi George Papandréou avec nous. Nous avons dit ce que nous attendions du sommet de jeudi.
Si la Grèce sort de l'Euro demain, la contagion risque d’être là, on l’a vu avec l’Espagne, le Portugal, on a vu l’attaque sur l’Italie qui est liée à sa dette énorme. On voit bien qu’on ne pourra pas suivre.
A court terme, il faut reprendre les dettes des Etats et leur donner du temps pour pouvoir rembourser. Et donc adopter dès jeudi un plan clair qui dise « voilà ce que nous allons faire ». Nous avons demandé dès février l’émission d’euro-bons de manière à ce que l’Europe, qui ne se porte globalement pas si mal, aille emprunter sur les marchées européens pour rembourser ces dettes et même créer des investissements d’avenir, pour relancer aussi la croissance européenne.
Il faut trouver un équilibre subtil entre la réduction de la dette et des déficits, absolument nécessaire, et la croissance. L’Europe doit aussi aider à la relance de la croissance.
La taxe sur les transactions financières a été votée au Parlement européen à l’initiative des socialistes européens. Quand nous en parlions, nous socialistes Français, il y a deux ans, on nous disait « c’est n’importe quoi » ; aujourd’hui elle a même été adoptée par l’Assemblée nationale sur proposition des socialistes. Il faut maintenant la mettre en œuvre. La France pourrait commencer, l’Allemagne y est prête, l’Italie… Cela rapporterait 12 milliards en France, 200 milliards à l’Europe qui permettraient d’aider en partie pour la dette et en partie pour la relance européenne dont nous avons bien besoin.
Moins de souveraineté nationale, cela ne veut pas dire grand chose quand aujourd’hui nous nous faisons concurrence et nous nous gênons. La régulation financière, la coordination des politiques budgétaires et fiscales – je pense à l’harmonisation de l’impôt des sociétés qui devrait être une des premières en Europe, il faut y tendre.
Par exemple, cela fait un an que nous travaillons avec le SPD allemand là-dessus, qui accepte aujourd’hui la mise en place d’un SMIC national qu’ils n’ont pas aujourd’hui – aujourd’hui ils n’ont que des salaires minima par branche – pour nous c’est formidable parce qu’ils nous font concurrence ; pas dans l’industrie, mais dans l’agriculture par exemple, et c’est un vrai problème pour les agriculteurs Français. Parce qu’il n’y a pas de convention collective dans ce secteur, les salaires sont très bas. Que le SPD allemand, qui je l’espère gagnera les élections juste après nous, dise « nous mettrons en place un salaire minimum », revient à ne pas nous faire concurrence au cœur de l’Europe.
Ce n’est pas perdre notre souveraineté, c’est au contraire gagner en force pour notre pays.
- Sur les emplois d’avenir
La défiscalisation des heures supplémentaires est une mesure absolument imbécile qui fait qu’on finance en quelque sorte le « non accès » à l’emploi, et qui représente une dépense de 4,5 milliards.
Sur cette somme, cela peut être 3 milliards pour les 300 000 emplois d’avenir qui peuvent d’ailleurs être pour des milliers d’entre eux formés pour la médiation culturelle, entre les écoles et les musées, entre les écoles et les salles de concert.
85% des emplois jeunes que nous avions faits ont aujourd’hui créé leur entreprise ou sont en contrat à durée indéterminée. Tant que nous n’aurons pas relancé la croissance et créé suffisamment d’emplois, l’urgence est de répondre aux problèmes des jeunes et de leur faire confiance en les portant sur des nouveaux domaines, l’économie verte, la culture pour ne prendre que ces exemples.
- Sur HADOPI
J’ai toujours été contre HADOPI. J’avais dit que c’était inefficace, parce qu’on avait déjà les moyens de contourner, et que cela avait l’effet catastrophique d’opposer les jeunes et les créateurs. En revanche, je suis évidemment extrêmement attachée à ce que les musiciens, les cinéastes, les écrivains puissent toucher leurs droits d’auteurs.
Nous discutons actuellement avec les artistes. Nous proposons une contribution de l’ordre de 2€ - à discuter - qui sera payée en même temps que l’abonnement à internet, et nous demanderons aux opérateurs de proposer un abonnement à l’internet seul à 10€ par mois.
HADOPI, ce sont des sanctions pénales pour des gens qui veulent tout simplement avoir accès à l’art, je trouve cela effrayant. Là, ce sera tout simplement la reconnaissance du droit d’auteur. Les artistes travaillent, ils doivent être rémunérés.
- Sur le défilé du 14 juillet
J’aime le débat. Et je pense qu’Eva Joly a le droit de dire ce qu’elle veut, et ce qu’elle pense ; mais j’ai aussi le droit de ne pas être d’accord. Je considère que 14 juillet, c’est la fête nationale. Il y a les bals populaires, et elle a raison de dire qu’il faudrait des fêtes populaires. J’étais à cette grande fête d’SOS Racisme sur l’égalité, il y avait un million de personnes, c’était formidable.
Le 14 juillet, c’est le moment de réconciliation de la nation, et le moment où la nation rend hommage à son armée. Il faut garder ce rendez-vous.
- Sur la défense
Le budget de la défense c’est 32 milliards d’euros, dont 16 milliards en matière d’investissement. Je crois qu’il ne faut pas dépenser moins, mais qu’il faut dépenser mieux. Le Président de la République a fait voter une loi de programmation sur la défense qui ne sera pas respectée : il manque déjà des milliards.
L’enjeu est de dépenser mieux. J’ai déjà beaucoup travaillé sur ce sujet. Il y a d’abord une restructuration qui a été faite trop rapidement, et mal organisée, et qui crée des vrais problèmes aujourd’hui à notre armée. Il faut reprendre une vraie réflexion sur les investissements à faire ; les choix ont été fait de manière un peu brutale, sans concertation et pas toujours à bon escient. Et il faut également parler de défense européenne. Le Président de la République a décidé sans concertation aucune de rentrer dans le commandement intégré de l’OTAN sans contrepartie pour la France. Il aurait fallu en débattre, et il faut surtout créer la défense européenne, le proposer et être battant en la matière.
Sur l’industrie de défense, les choix ont été de refaire du franco-français alors que les grands succès qui ont été les nôtres ont été par exemple franco-allemands.
Il faut une politique évidemment d’abord de prévention, puis de dissuasion nucléaire, mais il faut avant tout une politique concertée. On sait aujourd’hui à quel point notre armée est pointue, a une connaissance essentielle des enjeux et du monde.
- Sur Eva Joly
J’ai dit dès le 14 juillet au soir, lorsque j’ai été interrogée, que je n’étais pas d’accord avec la position de Mme Joly. On a le droit de contester sa position, mais on n’a pas le droit de contester son amour ou son attachement à la France, sa culture, ses valeurs. Mme Joly est française depuis des décennies, elle a servi la France comme magistrate, comme députée européenne, et c’est cela que le Premier ministre trouve à lui répondre ?
Ce n’est pas une maladresse, c’est une honte, quand on est Premier ministre, de faire une distinction entre les Français qui sont nés en France et ceux qui n’y sont pas nés. Cela me rappelle le discours de Grenoble dans lequel le Président de la République voulait distinguer dans les sanctions pénales les Français naturalisés de ceux qui sont nés en France.
Je suis étonnée que vous soyez plus choqués par ce qu’a dit Mme Joly que par ce qu’a dit le Premier ministre. Si j’étais Présidente de la République et que mon Premier ministre traite comme cela un de nos citoyens, je lui demanderais de partir. Et les propos de Jean-Pierre Chevènement m’ont choquée de la même manière. On est Français, cela veut dire qu’on partage un socle de valeurs communes et qu’on veut construire notre avenir ensemble. Mais jusqu’à preuve du contraire c’est le Premier ministre qui a ainsi tapé sur Mme Joly en distinguant les Français selon leur origine. Cela fait deux ans qu’on essaye de nous faire croire que le vrai danger pour notre pays ce sont les étrangers ou ceux qui sont naturalisés depuis peu de temps. Le vrai danger pour la France c’est qu’il n’y a plus de politique, c’est que la justice n’est plus au cœur de tout, c’est qu’on ne redresse pas notre pays, c’est qu’on ne traite pas de ses atouts. Voilà le vrai problème de la France aujourd’hui. Et si on parlait des problèmes des Français ? Et si on parlait du pouvoir d’achat ? Si on parlait de l’emploi ?
- Sur l'objectif de repasser sous la barre des 3% de déficits en 2013
J’ai toujours dit : on ne peut vouloir être Présidente ou Président de la République et ne pas respecter les engagements de la France.
C'est pourquoi tout le projet socialiste et cette première année dans laquelle nous allons prendre des mesures sont réalisés avec l’hypothèse des engagements de la France, c'est-à-dire 3% de déficit en 2013, c’est la règle que nous avons retenue. C’est une question pour moi de souveraineté car rien ne serait pire qu’en arrivant en 2012 comme Présidente de la République, la France soit attaquée par les marchés financiers. C’est une question d’efficacité car partout où je suis allée, j’ai essayé de bien gérer, j’ai redressé les comptes de la Sécurité sociale, on ne peut pas dire la même chose aujourd’hui, et c’est aussi une question de justice sociale car quand il y a crise, ce sont les citoyens qui trop souvent la payent.
- Sur le triple A et les agences de notation
Voyez où on en est, quand même ! Les politiques, ou leurs conseillers, considèrent donc que ce sont les agences de notation qui font la politique ?
Est-ce qu’aujourd’hui on doit juger crédible une agence de notation qui abaisse la note d’un pays parce qu’elle est liée à une banque, qui va elle-même prêter de l’argent à ce pays en augmentant les taux d’intérêt et ainsi ses profits ? Toutes les agences sont liées à des pools bancaires.
Est-ce que vous trouvez normal qu’aujourd’hui ce ne soient pas des experts qui dépendent du politique, qui décident de ce que fait ou non un pays, est-ce que sa politique est bonne, est-ce qu’il gère convenablement, est-ce que c’est normal que ce soient des organismes liés au système financier, qui lui-même derrière ramasse la mise de ces notations ? Nous, avec tous les partis sociaux-démocrates, nous disons, depuis février à Athènes : on doit créer une agence européenne indépendante.
Et si les agences de notation privées continuent d’exister, ce n’est pas le sujet, elles sont privées. Le sujet, c’est qu’il y ait autre chose de la part du pouvoir politique que ce qu’ont dit Alain Minc ou le Président de la République, « nous allons perdre le triple A ». Moi je dirais au Président : les déficits publics n’ont jamais été aussi élevés, la dette a été multipliée par deux, tout le monde le sait, un tiers est lié à la crise, deux tiers à votre politique et moi, dans cette matière, je lui mettrais une très mauvaise note.
- Sur la « règle d’or »
Avec cette « règle d’or », le Président de la République nous dit en gros : faites ce que je dis (c'est-à-dire ce que je veux inscrire dans la Constitution) mais pas ce que j’ai fait. Ce n’est pas très sérieux… S’il avait, par exemple, dans le budget, dit : je supprime 20 milliards des 70 milliards de niches fiscales que la droite a ouverts pour apporter des avantages fiscaux aux plus favorisés et je mets la règle d’or, je me serais dit « il a compris, il commence ». Il ne fait pas cela.
Donc plutôt que cette règle d’or qui masque les choses, je préfère une vraie règle du jeu, c'est-à-dire m’engager. Nous nous sommes engagés dans le projet socialiste à respecter les engagements de la France, 3% en 2013 puisque c’est la règle aujourd’hui, et nous avons construit le quinquennat et sa première année, sur laquelle nous travaillons actuellement, sur ce principe-là.
Deuxièmement, j’ai annoncé une vraie règle du jeu et je préfère une vraie règle du jeu à une fausse règle d’or. La vraie règle du jeu, c’est de dire : toutes les ressources que nous aurons pendant ce quinquennat, toutes ces ressources qui seront liées aux marges de manœuvre que nous ouvrirons par exemple en supprimant 50 milliards sur les 70 milliards de niches fiscales qui ont été analysées les unes après les autres pour retirer tout ce qui est inefficace sur le plan économique et tout ce qui est injuste, toutes les ressources qui proviendront de la croissance car nous voulons relancer la croissance, eh bien 50% ira à la réduction des déficits et de la dette en moyenne sur le quinquennat, 50% au financement de nos priorités.
Ça veut peut-être dire que la première année, ce sera deux tiers vers la réduction de la dette et du déficit, mais ce seront 50% sur le quinquennat. C’est une règle sur laquelle je m’engage, que je mettrai en place, et sur laquelle je suis déjà en train de travailler sur la première année après notre arrivée.
- Sur l’Afghanistan
Il faut regarder les choses telles qu’elles sont : on sait bien qu’aujourd’hui il n’y a pas de solution militaire en Afghanistan. C'est devenu peu à peu une guerre de terrain dont on voit bien l’impasse aujourd’hui, cette présence aujourd’hui n’est pas efficace. En revanche, ce qui est efficace – et on l’a vu avec la prise et la mort de Ben Laden – c’est une politique de renseignement, et ce sont des réponses politiques, par exemple en débattant avec le président du Pakistan, c’est comme ça aujourd’hui qu’on doit avancer.
Mais aujourd’hui on sait bien qu’on ne tient rien sur le terrain, il faut dire la vérité aux Français et moi je le dis ; le Président de la République est allé dire il y a quelques jours « il faut savoir arrêter une guerre ». S’il faut arrêter une guerre parce qu’on se rend compte qu’elle est inefficace, on ne retire pas nos troupes dans deux ans et demi, on les retire fin 2012 ; et si je suis élue Présidente de la République, j’irai au sommet du G8 et de l’OTAN à Chicago les 23 et 24 mai et j’annoncerai que la France retire ses soldats fin 2012 au plus tard. Mais je pense que nous devons continuer à aider l’Afghanistan, en améliorant les conditions de vie des habitants, l’accès à l’eau qui permettrait enfin de revenir vers l’agriculture par exemple, en aidant la population au lieu d’être considérés aujourd’hui comme une armée d’occupation, nous les aiderons à combattre de l’intérieur aussi ceux des Talibans qui sont des extrémistes et des terroristes.
- Sur les Primaires
Je crois que les Français ont envie aujourd’hui de s’exprimer. Je rencontre partout – et je tourne en France depuis maintenant trois ans, et évidemment de manière très importante ces dernières semaines – des gens qui disent qu'ils ont envie de participer. Ils ont aussi bien compris que ces primaires, c’est le premier geste du souffle démocratique que nous voulons engager par la suite. Ils devront être des acteurs. Regardez mon équipe de campagne : je l’ai composée avec des politiques et des hommes et des femmes de la société civile. C’est aussi montrer que nous allons travailler avec les acteurs de la recherche, des syndicalistes, du milieu associatif, de la culture, du sport… et que c’est avec eux que nous allons retrouver la France.
La véritable campagne, vous savez, nous l’avons prévue juste avant l’élection, c'est-à-dire entre l’élection sénatoriale du 25 septembre et le 9 octobre. C’est quinze jours, c’est le temps de campagne officielle pour la présidentielle en France, donc je pense que pour des primaires, prendre la même règle, ce n’est pas mal.
Je crois que l’essentiel aujourd’hui est de rappeler que nous ne sommes pas des adversaires. Moi, je n’ai qu’un seul adversaire, c’est le Président de la République sortant, et ce ne sont pas mes amis. Et d’ailleurs des propositions qui sont faites par les uns et par les autres m’intéressent. Je crois que la première des choses, c’est que nous nous adressions aux Français. Ils ont besoin de comprendre parmi des socialistes qui ont voté le même projet, à qui peuvent-ils faire le mieux confiance pour porter le redressement de la France, parce que c’est de cela qu'il s'agit aujourd’hui, d'un pays qui a d’énormes atouts et qui décline ; et comment rassembler les Français dans la justice ? A qui peuvent-ils faire le mieux confiance ? C’est leur choix. Ils doivent comprendre qui nous sommes, l’épaisseur qui est la nôtre, le courage qui est le nôtre, la capacité à faire face, à prendre des décisions, mais aussi à ramener la justice, à comprendre leurs difficultés quotidiennes tout en préparant l’avenir. Donc je crois très importante cette première phase où chacun d’entre nous allons à la rencontre des Français pour leur dire comment nous voulons prendre ce chemin et je le dis, j’ai trois priorités : l’emploi, le pouvoir d’achat, l’école, sachant que pour moi la sécurité, c’est le préalable – on a fait des propositions très précises. Pour le reste, nous sommes dans un parti démocratique et donc nous en débattons. Je ne veux pas rentrer dans le détail, la décision n’est pas prise. Très franchement, je préfère dans un premier temps que nous nous adressions aux Français, et ensuite je respecterai la règle que veut chacun.