Étape 15 : Limoux – Montpellier
Pas envie de forcer mon (immense) talent, pour décrire l'indescriptible tant cette étape a été ennuyeuse, nonobstant le fabuleux numéro de poursuiteur de l'unique survivant de l'échappée du matin, Terpstrat qui pouvait compter sur une seule chose, toujours possible : un gigantesque gadin collectif dans les deux derniers kilomètres. Beau démarrage de Philippe Gilbert qui ne visait pas la gagne mais la désorganisation complète du train HTC, sans qui le Cav' est assez mal... en principe. D'autres auraient alors marqué, privant le Rosbif de ses 45 points.
Le film :
Etape 15: Limoux - Montpellier par tourdefrance
Le vélo pour les nuls – l'assistance aux coureurs du Tour.
Chaque équipe dispose, pendant l'étape, de deux voitures suiveuses (l'une destinée à se glisser éventuellement derrière l'échappée, l'autre restant dans le peloton). L'ordre de placement des voitures est fixé en fonction du classement, celle de l'équipe du maillot jaune étant la première, juste derrière la voiture de la direction de course. Ces voitures sont à même de ravitailler les coureurs et de les dépanner. Le directeur sportif communique avec eux par l'intermédiaire des oreillettes. L'autorisation donnée par le directeur de course de rejoindre une échappée n'est donnée que quand elle a pris une minute d'avance par rapport au peloton. De même, si l'échappée est près d'être reprise, les voitures qui la suivaient doivent se replier (cela pour protéger l'échappée : des voitures donneraient alors un point de mire puis un abri au peloton qui chasse)
Dans la "zone de ravitaillement", des soigneurs pré-postés donnent les musettes aux coureurs… geste acrobatique qui provoque parfois des accidents malgré le savoir faire des uns et des autres. Les cadors ont des équipiers chargés de prendre leur musette en plus de la leur pour éviter une chute ou un retard.
Il arrive que des équipes concurrentes "mutualisent" leurs services, quand par exemple chacune d'elles a la quasi certitude d'avoir des coureurs très retardés pour cause de blessure ou de maladie, pas en mesure de suivre le gruppetto. A tour de rôle, elles délèguent jour après jour un véhicule qui "s'occupera" des deux (cette disposition doit être signalée au préalable à la direction)
En plus de ces voitures, il y a deux véhicules médicaux. Les coureurs peuvent venir consulter et pendant le temps de la "visite", s'appuyer sur la portière en étant dispensés de pédalage. "Curieusement", ces consultations (jamais "bidon" : les cyclistes sont des gens durs au mal) sont néanmoins plus fréquentes dans les montées que sur le plat.
Signalons aussi des motos "assistance médicale" (pour les petits bobos), des motos fraîcheur "neutres" (qui ne donnent que de l'eau, sans aucun nutriment dans les bidons).
Il y a quelques décennies, un abandon impliquait l'obligation de revenir dans l'humiliante voiture balai (sauf blessure grave qui impliquait une évacuation médicale. Bahamontes a été sommé par Jacques Goddet, le directeur de course, de se prêter à cette procédure) Le passage de la voiture balai sur la ligne indique que "c'est fini, ils sont tous passés"
Tout véhicule, quel qu'il soit (voiture ou motos des équipes, d'assistance, des suiveurs, des reporters, de la télévision, etc.) a pour consigne absolue de ne jamais gêner la course, sous peine d'amende et/ou d'exclusion temporaire ou définitive de la course. Les commissaires seuls sont habilités à donner – ou non – les autorisations de passage. Cette année nous avons été gâtés avec deux chutes très graves provoquées par une moto-photo, et une voiture de France-Télévision.
Rien à voir, mais on va donner la parole à Bernard Hinault à qui on demandait des explications sur le nombre "anormal" de chutes : "le matin, nous les vieux, quand on pose le doigt sur leurs pneus ou leurs boyaux et qu'on dit que c'est trop gonflé... eh bah on est des vieux cons !"
C'est sûr que gonflé à 10 bars, un boyau adhère moins qu'à 7 ou 8, même s'il "rend" mieux et de ce fait limite la fatigue. Mais il faut savoir raison garder...