Poème.

Par Ananda

Ecrire innocence toujours recommencée

dans le cul de basse fosse de la pénombre

La bête fourbue boude le matin tonnant

l’ombre mur de sépia pulvérulent reçoit

les débordements de son fracassés contre elle.

A peine a-t-on levé les paupières que voilà,

les mots ces briques qui veulent créer leur mur

en train de s’étager déjà spontanément

sur une page vierge qui n’existe pas.

Le Tout n’est qu’une addition de fragments épars

dont on essaie de faire

un habit d’Arlequin ;

sur la paillasse où l’inertie grommelle,

en bas

l’on ne perçoit que ses tentatives ratées

d’être autre chose que pointillés de couleurs

explosant aussitôt que nés – comme des bulles.

Les mots

se noient dans le sable de la pensée,

dans l’égrènement sableux des atomes clairs

qui évoluent sous l’œil et à l’extérieur

l’esprit ce matin ressemble aux oiseaux balourds

aptères qui se terrent dans des nids peureux

le long des plinthes, aux coins laineux

des planchers

vides

Ce sera un poème de plus

A quoi bon ?

Patricia Laranco.