Samedi matin. Temps pourri, il fait froid, il pleut, j’ai mal partout, et l’envie de larver dans le lit toute la journée. Oui mais non tu peux pas chérie. Donc, levée tôt, pour les premières interviews… Et, première mauvaise surprise de la journée : J’AI PERDU TOUTES MES INTERVIEWS…oh le Festival est sur le port…est-ce que je vais sauter dans l’eau, avec un bon boulet au pied histoire de pas rater mon suicide ? J’ai à peu près réussi à toutes les retrouver sauf deux…dont une qui me tenait vraiment vraiment à coeur, à savoir Gotan Project… Super. Course aux interviews, courses à gauche, à droite, et le temps qui joue entre le pourri et le très pourri. On se dit merde, il y a David Guetta qui joue ce soir, les gens ont parfois arraché leurs billets pour la modique somme de 70 euros…
Attardons-nous quelques minutes sur Martin Solveig…L’interview la plus stressante de ma courte carrière de pas-encore-tout-à-fait journaliste. 10 minutes montre en main, pas une seconde de plus. L’attaché de presse est à côté, le manager est à côté…Et le sang qui me bat aux tempes très fort. J’aime pas que tout le monde m’écoute ! Bref, l’interview se passe et je me rappelle d’une question que j’avais posé un jour à Housse de Racket : « Djokovic ou Nadal? » Ils nous avaient dit de poser la question à Martin Solveig. Lui, répond sans hésitation aucune : « Djokovic, c’est un pote, il a joué dans mon clip, et je me rappelle lui avoir dit à l’époque qu’il serait numéro un…et il est pas loin de l’être... » (rectification : il est numéro un…quelques minutes de silence s’impose).
Place aux concerts maintenant : j’ai pu aperçevoir quelques minutes de Lise, et j’aime toujours autant cette jeune fille, virtuose du piano qui chante ses comptines dans laquelle parfois je me reconnais tant (« qu’est-ce qu’on a l’air conne, à poser pour des hommes« …tu m’étonnes Simone). Alex Beaupain m’a ému avec ses textes, et rigolé entre chaque présentation. Auto-dérision et humour et second degré sont de mises, et casse avec la mélancolie qui se dégage de ses chansons. Lablonde disait tant de bien à son sujet, c’est vérifié.
Là, il pleut franchement, et on se pose une question ultra-importante : Concert sur la Grande Scène ou pas ? On lâche l’affaire pour Martin Solveig. On lâche l’affaire pour Katerine. Mais on lâche pas l’affaire pour Stromae ni Twin Twin. Le groupe doit en en effet faire l’intercale et interpréter trois morceaux, comme chaque artiste du Chantier des Francos l’a fait depuis le début de la semaine. C’est un peu l’apocalypse, mais les garçons assurent. Pas de guitares, ni de MPC, ils optent pour un airshow, avec des guitares en cartons peintes l’après-midi même. Il pleut des trombes d’eau, mais beaucoup de fans sont là pour le concours de t-shirt mouillé géant (La campagne de séduction a donc très bien fonctionné pour les trois jumeaux…en même temps impossible de ne pas craquer pour ces trois extra-terrestres sortis d’on-ne-sait-quelle-planète). Ca danse et ça sautille dans tous les sens, et parce qu’il fait froid mieux vaut pas s’arrêter ! La pluie elle, va s’arrêter pendant le set de Stromae qui a assuré. En grand chef, il fait le professeur, se démène, et reprend même Arno : le refrain « putain putain, nous sommes tous des européens » sera repris par toute l’assemblée.
David Guetta doit être le prochain sur scène. A 22h30, personne n’avait aperçu le DJ sur le Festival. Et il se murmure que le garçon ne veut voir personne avant de monter sur scène…C’est certainement pour ça qu’une voiture aux vitres teintées l’escortera jusqu’à l’arrière de la scène, histoire de ne vraiment rencontrer personne jusqu’à qu’il rejoigne ses platines… Ouai, donc en fait il est à mille lieux de l’image du mec simple qu’il essaie de véhiculer… Puisque c’est comme ça, moi je rentre chez moi !