Le film traite d’un sujet délicat de façon plutôt juste et tente de répondre à la question « Comment surmonter la perte de son enfant? ». Ce qu’il y a d’intéressant et que j’ai beaucoup apprécié, c’est que le film ne prend pas de parti prix en imposant une seule dynamique. En effet, il n’y a pas une seule façon de faire son deuil, c’est différent pour chacun. Si Becca a besoin d’enlever tous les signes de l’existence de son fils dans sa maison pour atténuer son chagrin, c’est tout l’inverse pour Howie qui lui a besoin de se remémorer les bons moments passés ensemble. La vision de la maman de Becca est également intéressante car elle a, elle aussi, dû faire face à la disparition d’un fils même si les circonstances étaient bien différentes. Petit à petit, le couple se détruit mutuellement. Becca ne trouve plus rien d’agréable dans la vie et Howie souffre de la voir si mal sans pouvoir lui venir en aide. Et bizarrement, c’est en se rapprochant du jeune homme responsable de la mort de son fils que Becca va tout doucement se remettre. Cette relation étrange est vraiment intense et donne lieu à quelques échanges particulièrement émouvants. Par cette relation, on comprend aussi que ce n’est pas simple non plus pour le jeune homme qui doit lui aussi vivre avec cet événement et tenter de surmonter son sentiment de culpabilité.
En conclusion, Rabbit Hole est un film émouvant qui traite d’un sujet difficile avec beaucoup de finesse. Les acteurs livrent une prestation touchante et pleine de sincérité. Mon seul reproche est que le film est particulièrement lent. Du coup, j’ai mis pas mal de temps à rentrer dedans. Et même parfois, je me suis surpris à décrocher à l’occasion de certaines scènes un peu longues et pas indispensables. Mais à part ça, le film est vraiment intéressant de par la profondeur de son histoire et de ses personnages. Sortez vos mouchoirs