Beaucoup de bloggueurs n’ont aucun talent, j’en fais partie. C’est une litanie de billets mal ficelés qui hoquètent, au gré
des vaguelettes, tels des maquettes de voiliers sur un lac venté. Des frêles esquifs qui n’ont d’existence que leur éphémère fragilité dans les turpitudes de leur micro environnement. La plupart
des écrits sont de l’ordre du riquiqui, du babillage malhabile, du rien, ou presque. Futiles et frêles, au fond d’un marigot d’inepties. Désabusé, je suis. Lointain aussi. Ne me jugez donc pas
sur ce que vous lisez qui est souvent mal poli (lisez ça comme vous voulez). Car l’essence d’un blog est de ne pas avoir le temps de polir.
Ne m’envoyez pas de bouée si je coule avec ce que j’écris. Ou si ! De la buée sur l’écran, ce sera encore plus illisible. Ne vous hasardez pas à
essayer de me suivre, vous finiriez comme ces fourmis qui papillonnent sur les vidéos en tilt shift.
Mon blog existe donc, malgré moi. J’y trouve un plaisir coupable comparable à celui du fumeur qui ne cesse de culpabiliser.
Un plaisir qui yoyote : haut bas, haut bas…Une nécessaire oscillation, aussi vitale que la respiration, le proche et le lointain tour à tour.
Le blogueur sans talent glande, glane, glisse, s’englue et s’empêtre dans un salmigondis de suppositions qu’il a construit lui-même quant à
l’existence imaginaire de SON blog. Il ne se voit pas ne bloguant plus et il jalouse les grandes enseignes dites influentes et barbouillent du talent à longueur de journalisme,
d’analyses.
Alors, je poste des vidéos qui buzzent comme on dit (ou ont buzzé) ou encore désabuzzent parfois en pensant qu’on les trouve
partout et que l’essence des médias sociaux est le partage anarchique de ces dites vidéos. Reste donc ce fameux manque de talent qui s’étale en ces écrits. C’est impartageable ça. Inconfortable
même de s’exposer ainsi à la critique goguenarde souvent.
Au secours, j’ai un blog, mais ne m’aidez pas, je l’aime tant…
PS J'ai honteusement pompé le titre à Au Secours j'ai un blog !!