Pour sortir l’Albiceleste de sa Copa, l’Uruguay a usé d’un schéma très largement éprouvé lors du dernier rendez-vous planétaire.
Deux lignes de quatre morts de faim chargés de gratter le moindre ballon et d’alimenter les deux joyaux Forlan et Suarez : voilà résumée, simplement, la tactique de Tabarez.
Dans toute son histoire, l’Uruguay a toujours su défendre avec une grande qualité, mais a souvent manqué de talents en attaque susceptibles de la mener au sommet du foot mondial. Aujourd’hui, elle a l’une des paires d’avants les plus percutante du Monde.
Hier, Suarez a ridiculisé Burdisso et Milito, beaucoup trop lourds pour lui. Et acculés sur leur but par les offensives argentines, c’est sur les coups-francs obtenus par la nouvelle idole d’Abbey Road que ses partenaires ont seulement pu porter le danger sur le but de Romero. C’est d’abord suite à une tête de Caceres que Perez a ouvert la marque (5e), puis c’est le front de Lugano qui a catapulté le ballon sur la barre (44e) ou fait chauffer les gants de Romero (46e, 85e).
Menée d’entrée, l’Argentine avait pourtant très bien réagi en égalisant rapidement (17e) sur une tête d’Higuain prolongeant un centre enveloppé de Messi.
Multipliant les tours de passe-passe, l’enfant de Rosario était dans un grand jour. Ses partenaires étaient dans le bon tempo et allaient trop vite pour Diego Perez, qui s’en allait ainsi tester le cumulus des douches du stade du General Lopez bien avant les autres acteurs (38e).
L’Argentine avait bien manœuvré pendant toute la première mi-temps, mais c’est après l’expulsion de Perez qu’elle allait se procurer ses occasions les plus franches malgré une baisse de régime de Messi.
Mais ni Agüero (53e), ni Di Maria (55e), ni Zabaleta (60e), ni Higuain (77e) ne parvinrent à franchir le dernier rempart uruguayen. Pire, sans le savoir, les attaquants argentins étaient en train de chauffer les gants de Muslera pour la séance de tirs au but qui allait suivre.
Durant les prolongations, la frappe d’Higuain sur le poteau (103e) et la pichenette de Messi (117e) ne devaient pas changer la destinée de la rencontre.
Muslera était finalement chaud jusqu’au bout et repoussait la tentative de Carlos Tevez, l’enfant de Fuerte Apache. Comme si c'etait ecrit, le pied droit de l’idole avait trahi son peuple.
Maintenant, il convient d’en tirer les conséquences rapidement pour l’état-major de l’Albiceleste. « Cette élimination n’est pas un désastre, car on a toujours dit que cette Copa servait avant tout à préparer le Mondial de 2014 », s’est permis de minimiser Sergio Batista après la rencontre, avant de préciser qu’il souhaitait « prolonger à son poste de sélectionneur de l’équipe d’Argentine ». Pas sur que les 40 millions de socios soient d’accord pour continuer encore longtemps avec un directeur technique sans personnalité et sans aucun pouvoir de decision a l´interieur de la federation.
Argentine : Romero – Zabaleta, Burdisso, G. Milito, Zanetti – Gago (Biglia, 101e), Mascherano, Di Maria (Pastore, 72e) – Messi, Higuain, Agüero (Tevez, 83e). Entr : Batista.
Uruguay : Muslera – M. Pereira, Lugano, Vitorino (Scotti, 19e), Caceres – Gonzalez, Perez, Rios (Eguren, 109e), A. Pereira (109e) – Forlan – Suarez. Entr : Tabarez.
Buts : Perez (5e) pour l’Uruguay ; Higuain (17e) pour l’Argentine.