Précieux groupe Lillois, Shiko Shiko sort avec Ohayô son troisième EP sur lequel il poursuit son exploration sonore, tel Vampire Weekend ou Foals affolés sous le joug de coups de boutoirs noisy ("Kedagoru", excellente ouverture sur laquelle des chants à l'unisson laissent ensuite place à une cadence débridée et des grattes furibardes).
L'électro a aussi sa place dans cet entrelac de sons formidablement cohérent (l'intro de "Xylophono"). Et l'inventivité du quatuor, dont il faut souligner le fait qu'il a déjà partagé la scène avec des pointures (Dandy Warhols, Midnight Juggernauts, Vampire Weekend, Bellrays, Boogers, We have band), fait le reste. Son univers, s'il évoque certaines influences, n'a pas de réel équivalent, et la douce folie du chant s'associe à un rythme changeant mais appuyé et des guitares fracassantes ("Zaa Zaa") pour livrer à l'arrivée un troisième titre lui aussi imparable.
Scéniquement, Shiko Shiko vaut aussi le détour et des élans tribaux récurrents donnent du cachet à l'EP qui prend fin sur un "Shito shito" qui gagne progressivement en intensité pour s'achever dans un tonnerre noisy auquel succède des tonalités électro une fois encore bien senties, bardées de guitares pas moins inspirées.
Troisième sortie et troisième grosse réussite donc, peut-être même la plus accomplie, pour un groupe que l'on attend désormais sur la durée d'un album.
En bref : un superbe amalgame de genres et de sons, énergique et jamais inconsistant, qui génère la naissance d'un style personnel et d'un valeureux groupe de plus sur le territoire lillois.
Le site officiel
"Xylophono":