Dans une précédente édition, un membre particulièrement farfelu de la rédaction (remercié depuis) évoquait l’organisation des Jeux Olympiques à Lourdes. La capacité hôtelière de la ville est incontestable. A côté des établissements de grand luxe aux façades rutilantes mais dont le service n’est plus ce qu’il était, nous nous permettons de vous conseiller la toue.
Nous avons expérimenté récemment la toue de Castérie au pied des crêtes du Diable. L’ambiance est cavernicole puisque les architectes ont utilisé un bloc de pierre de plusieurs tonnes en guise de toit. En cas de pluie, vous passerez la nuit au sec. Le prix du séjour est modique. Le nombre de places limité. La toue de Castérie peut héberger 4 personnes dans sa pièce principale. Une alcôve attenante permet à un couple très amoureux ou à un anachorète souple de porter la capacité d’accueil de l’établissement à une hauteur que les services de la concurrence jugeront abusive et que donc par prudence nous préférons taire.
Souhaitant que notre billet fasse somme, après nous être adressé au plus compétent occitaniste de notre connaissance (plusieurs fois primé), nous vous livrons ses explications.
“Pour la quasi totalité des toponymes de la région (hors "Domicile adoré" ou "lotissement les pervenches") le vocabulaire est occitan ou basque. Celui-ci est connu sur toute la Gascogne mais il est utilisé surtout en Lavedan ; en Béarn on utilise plutôt les synonymes tuta, espeluga ou espelunga. Voici l'article du dictionnaire qui lui correspond :
Toue [orthographe normalisée : toa (prononciation toue) ] cavité, grotte, canal souterrain ou ruisseau très encaissé. Dans certains endroits et particulièrement en val d'Azun désigne aussi la conque de l'oreille.
Je n'en connais pas l'étymologie que classiquement on cherche du côté latin ou basque.Votre proposition n'étant pas tombée dans la "toue" d'un sourd, à un de ces jours pour une balade.”
photo : dans la toue (fmplf)