Saison 3 // 4 97o ooo tlsp. en moyenne
Définitivement, je crois que je suis incapable de choisir entre ma répulsion et mon attraction pour True Blood. J’aime autant cette série que je la déteste. Elle a beau me fasciner par bien des aspects, elle m’ennuie aussi souvent et m’agace. J’avais accordé deux étoiles à la saison 1, deux étoiles à saison 2 et il en sera de même pour la saison 3. Pour la jouer très schématique : j’ai trouvé les 4 premiers épisodes tout juste passables, les 4 suivants bons voire très bons et les 4 derniers mauvais, en particulier le final qui était particulièrement médiocre, sans véritables enjeux. C’est de toute façon devenu une tradition désormais : True Blood ne sait pas plus ouvrir ses saisons que les clôturer. Et au milieu coule une rivière de sang…
Le plus gros pêché des scénaristes est d’avoir voulu introduire trop de nouveaux personnages alors que la série en comptait déjà beaucoup, dont une bonne partie était largement sous-exploitée. Cela dit, la roue tourne. Lafayette, relativement transparent en saison 2 une fois sa libération de la cave d’Eric, a bénéficié d’une plus grande exposition cette saison même si on l’a très peu vu interagir avec le reste de la bande. Il s’est amouraché de l’infirmier de sa mère (Alfre Woodward n’était pas assez présente) et a enfin eu droit à une romance digne de ce nom. J’ai beaucoup aimé le traitement sobre et réaliste dont ils ont bénéficié. On peut même parler de pudeur, ce qui est la chose la moins répandue dans les rues malfamées de Bon Temps. Un baiser a suffit. Pas de scène de sexe bestiale qui aurait été inutile. Un peu comme si Alan Ball s’amusait à renverser les clichés : les hétéros de la série sont montrés sous un jour très libertin tandis que les homosexuels s’unissent dans la simplicité (et hors-champ). Un joli pied de nez ! True Blood n’en reste pas moins l’une des séries les plus gays de l’histoire ! Le must, c’est que le couple aura même permis d’amener un nouveau pan de l’histoire, que j’imagine important en saison 4 : l’arrivée des sorciers et sorcières dans le village déjà bien possédé par les esprits et les créatures en tous genres. Du renouveau ne fera pas de mal car cette saison a fait énormément de surplace du coté des vampires, et n’a pas accordé beaucoup d’attention aux loups-garous. Leur nouveau représentant, le body-buildé Alcide, est resté très discret pour le moment. Si sa destinée n’est que de prendre la place de Bill dans le cœur de Sookie, alors ce sera une grande déception. A ce propos, ne comptez pas sur moi pour déblatérer des heures durant sur le couple maudit de la série. C’est, en gros, ce que j’aime le moins dans la série. Et ce n’est pas la faute de Sookie, que je n’arrive toujours pas à détester, bien au contraire, mais celle de Bill, qui ne me procure strictement aucune émotion. Il me laisse profondément indifférent. Leur nouvelle rupture m’est donc bien égale. Et j’aime beaucoup la manière dont Sookie se rebelle dans le dernier épisode, même face à Eric. Si seulement elle pouvait dire vrai et ne plus jamais laisser Bill entrer dans sa vie… Sur le fait que Sookie soit une fée, je n’ai pas grand-chose à dire. J’aurais préféré que l’on n’explique jamais son don mais on ouvre là une porte sur une autre dimension qui me semble plus que prometteuse. Le pays des fées. Ca laisse songeur. Ca pourrait paraître parfaitement ridicule mais rien ne l’est jamais vraiment dans True Blood, puisque tout est assumé et jusqu’au bout. On n’est donc plus à une folie près. Concernant le cliffhanger autour de la vaste supercherie orchestrée par Bill, je suis partagé : je trouve l’idée géniale et curieusement crédible mais de là à vouloir en faire LE rebondissement qui nous donne envie de revenir en saison 4…
Eric est clairement LE personnage de la série qui a le mieux évolué depuis ses premières apparitions. Il fait maintenant partie des indispensables et je suis fan de sa relation avec Pam, qui a trouvé ici une dimension émotionnelle que je ne soupçonnais pas. Je regrette tout de même qu’elle ne possède pas une histoire à elle, déconnectée d’Eric. Ca viendra peut-être… Mr. Northman s’est tout de même fait piquer la vedette par un vampire moins cérébral mais bien plus spectaculaire : le fameux Russell Edington. Denis O’Hare a délivré une performance exceptionnelle et je le soupçonne d’être allé au-delà encore des espérances de l’équipe. Du très bon travail en somme. En revanche, j’aimerais vraiment qu’il ne revienne plus jamais, afin de le laisser intact. Mais je ne me fais pas d’illusions. Avec leurs gros sabots, les scénaristes nous ont bien fait comprendre qu’on le reverrait très vite. Dans le même genre, le Franklin qui a terrorisé Tara dans la première partie de la saison a offert d’excellentes scènes, de celles que l’on ne peut que trouver dans cette série et nulle part ailleurs. Son explosion finale était fidèle au personnage : il ne pouvait que terminer dans cet état. Tara a donc bien commencé la saison si je puis dire, elle l’a bien terminée aussi grâce à une fuite finale qui ne devrait pas durer bien longtemps, mais entre les deux, mon Dieu, j’ai cru que j’allais lui faire avaler ses glandes lacrymales. C’était absolument insupportable de la voir dans cet état de dépression avancée. Je l’aimais beaucoup Tara en saison 1 et je l’ai toujours défendu mais trop, c’est trop. Les auteurs l’ont trop malmené. Il devient urgent de la laisser se reposer en saison 4, en emmerdant quelqu’un d’autre en attendant. Ce n’est pas comme si les candidats se bousculaient… Tiens, Arlene et son bébé maléfique, ça vaudrait pas le coup de s’y attarder plus longuement ? Pondre une vraie bonne histoire à Sam, ce serait pas mal non plus. La rencontre avec ses parents n’a pas atteint, à mon sens, tous ses objectifs. Mais il y a eu des confrontations intéressantes et j’ai aimé le voir prendre davantage sa vie en main. Son frère est un petit merdeux bon à claquer mais il apporte son petit plus. Jason ? Pauvre Jason. Ses pitreries auprès de Bellefleur m’ont amusé deux minutes mais c’est vite devenu lourd. Cela dit, ce n’était rien à coté de ce qu’il nous a fait subir avec sa nouvelle copine. Une redite des saisons précédentes mais en compagnie d’un personnage encore moins intéressant, et je ne parle même pas de sa famille de boulets. A jeter de bout en bout ! Il ne me reste donc plus qu’à parler de Jessica, mon personnage préféré de la série aujourd’hui mais qui a été malheureusement sous-exploité en saison 3. Elle forme avec Hoyt le couple le plus touchant et le plus « vrai » de la série. Comme avec Lafayette, la sobriété domine et le résultat est juste super mignon. La mère de Hoyt me fait bien délirer par ailleurs mais elle était en petite forme cette année. Je compte sur elle et son fusil pour faire du grabuge.
// Bilan // J’ai presque envie de faire un copie-coller de mon bilan de la saison 2 car, pour la saison 3, il est identique et je crois même qu’il ferait un parfait bilan de la série dans son ensemble. Je trouve True Blood constante dans ses imperfections et ses réussites. Elle est toujours un objet télévisuel étrange et fascinant, nerveux et lent, paradoxal, qu’on ne se lasse pas de contempler, qu’on ne peut pas s’empêcher de critiquer, qui laisse toujours un sentiment d’inachevé, qui est plus boursouflé que jamais… La saison 3 de True Blood n’est pas parvenue à étancher ma soif mais tant que le sang coulera, je le lécherai avec les doigts.