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Big Tasty ® (ing) 2007, #2 (suite et fin)

Par Maigremont

Enfin, il était temps ! Les vieilles notes de dégustations remontent peu à peu la pile pour se retrouver au dessus. Dernière partie commentée des vins dégustés lors de ce grand Tasting 2007 du Carrousel du Louvre. Bien évidemment, pour ce blog, les blancs ont été rassemblés (secs et moëlleux). Pour la première partie, c'est ici. Au tour des rouges maintenant.

Château Meyney. Je ne donne pas cher du 2003 qui me paraît cuit avec une certaine chaleur. Le 2001 lui est bien supérieur grâce à son joli nez serré et sa bouche souple et charnue.

Château Lagrange (St Julien). On commence tout d'abord avec les Fiefs de Lagrange 2005. C'est pas mal fait et le vin est équilibré. Pas un monstre de puissance, mais on ne lui en demande pas tant. Le Lagrange 2005 lui est doté d'un élevage soigné, épicé. La bouche est toute en largeur et comporte pas mal de fruits et de tanins. A attendre donc.

Château Sociando-Mallet. Même schéma que pour Lagrange, dont Vincent Faure entame la série par "la Demoiselle de Sociando-Mallet" 2005 : matière plus dense et plus croquante que "les Fiefs de Lagrange", ce vin s'en sort assez bien au jeu des seconds vins.
3 millésimes dégustés pour le grand vin. 2005 est crêmeux doté d'une matière bien mure mais encore jeune. Ne touchez pas à vos 2005 avant quelques années, c'est sûr. Le 2004 présente encore un côté marqué par l'élevage, mais on distingue sereinement une jolie trâme serrée. Wait également. Pour finir, le vin le plus ouvert et le plus gourmand : le 2003. Mes amis, s'il pouvait en rester dans n'importe quel coin  de France et de Navarre, je suis prêt à en acheter quelques quilles ! C'est plein, juteux, dense, crêmeux et superbement équilibré. Enfin un vin qui me fait aimer ce millésime. Rien à voir avec cette matière compotée et ce manque de fraîcheur que l'on retrouve souvent avec les 2003.
Et puis nous avons terminé notre passage chez M. Faure en discutant du fameux millésime 00, très souvent décrié. La propriété ne le trouve pas mauvais, au contraire mais avoue avoir eu quelques surprises et des variantes. M. Faure remercie au passage Olivier Poussier d'avoir défendu ce vin devant tous. Les p'tits gars de Maigremont l'avait fort apprécié aussi lors d'une horizontale du millésime 2000.

Clos de Tart. C'est déjà un exploit que de pouvoir accéder au stand, tant les amateurs qui attendent qu'il n'ouvre sont nombreux. On ne pourra goûter seulement au 2006, la faute à des vauriens qui ont vidés les bouteilles la veille lorsque Sylvain Pitiot est allé déjeuner. Plus de 2001, ce sera avec plaisir qu'on se fera les dents sur le 2006. Sylvain nous indique qu'il s'agit d'un assemblage d'échantillons tirés de 4 fûts et qu'il est fort à penser que la version définitive donnera cela. Le nez est profond, précis, magique. C'est tel un fruit posé sur des épices. On en attendait pas moins avec la remarquable bouche qui tourne autour du cassis, avec un grain d'une grande finesse, sans dérive. La longueur est fantastique. Du grand art !
Cependant, 2006 aura bien un coût, puisque ce millésime serait annoncé pour sa sortie au même prix que son cadet d'un an, soit environ 150 € ! Prix peut-être justifié, mais je n 'ai pas encore goûté au 2005.

Nous, les "Maigremont", étions passés au domaine en octobre dernier (notes complètes ici), nous nous faisons le plaisir de re-goûter les vins de Chantal Lescure. C'est François Chavériat qui s'y colle. Nous faisons enfin sa connaissance, lui qui avait préparé la visite ainsi que la dégustation au domaine. Au salon, il a apporté tout plein de 2005 et notamment une bombe, un certain Pomard 1er cru "les Bertins" qui s'est montré superbe ! Nous avons eu la chance de pouvoir tremper nos lèvres également dans un Vosne Romanée 2005 "les Suchots" avec l'ami Emmanuel : du bonheur dans ce vin, qui saura livrer plus encore ses arômes de petits fruits noirs et sa finesse, après quelques annés d'oubli. Merci encore François ;-)

Dernière visite en Bourgogne chez Olivier Leflaive, pour son Santenay village 2004. C'est bien typé bourguignon, mais certaines notes végétales en fin de bouche son gênantes.

Cette fois-ci, c'est cap au sud avec le domaine de l'Hortus, qui officie en Languedoc. La "Grande Cuvée rouge 2005" à l'assemblage classique Du Pic St Loup (mourvèdre, syrah et grenache) possède un fruit mur et consistant. La bouche n'est peut-être pas tout à fait en place, la faute à des tanins encore durs, mais cette bouteille fera le bonheur des plats en sauce dans quelques années.
Le "C... du Prieur" 2005 (Grenache, Syrah et Merlot) a un nez exhubérant de framboise, mais la bouche est un peu lourde et chaude (14,8 %).

Domaine du Clos des Fées. Le Clos des Fées 2005 est puissant, charnu, encore tanique à ce stade, mais c'est de la belle confiture de fruits noirs et ça reste équilibré tout de même. La "Petite Sibérie" 2005 (nous avons eu le privilège de goûter cette rareté !) est un ton au dessus : une puissance folle, savament domptée et digeste. Si mon budget me le permettait, j'aimerai rencontrer de nouveau cette "Sibérie" dans quelques années, le temps l'ayant patinée et certainement adoucie.

On pourra dire ce que l'on voudra sur certains organisateurs de ce Grand Tasting, ce salon semble avoir trouvé son style, sa voie après quelques années d'existence. Il paraît en toute logique être complémentaire des autres salons du genre "Vignerons Indépendants", salons régionnaux... en tout cas pour celui qui veut trouver de belles étiquettes. Pour les vraies découvertes, les domaines inconnus et les perles rares il faudra se tourner vers autres choses. 
Mais nous y reviendrons certainement en 2008.

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