Magazine Politique
Face à la place de la polémique sur les déclarations d'Eva Joly, une nouvelle fois le Président de République Solidaire tente de faire vivre une troisième voie dénonçant le "dévergondage organisé" de l'actuel débat politique français à l'écart des véritables priorités.
La présidentielle 2012 deviendrait-elle une campagne sans mystère ?
Dans cette logique, elle serait prisonnière de "créatures artifielles" avec l'éclosion de polémiques permanentes qui seraient des peaux de bananes sous les pieds des candidats pour éviter l'émergence des vrais sujets ?
Dominique de Villepin dénonce aujourd'hui ce parasitisme en souhaitant que toutes les parties au débat refusent désormais cet investissement "hors sujet".
Avec de telles alertes, le Président de République Solidaire met en évidence l'actuel insolent paradoxe de la pré-présidentielle. Alors que des choix matériels vont s'imposer, la pré-campagne s'organise dans un climat immatériel étonnant.
La présidentielle 2012 sera probablement la campagne la plus matérielle depuis longtemps puisque l'actualité de la dette publique imposera de définir pratiquement les nouvelles conditions de fonctionnement dans la rigueur pour ne pas dire la pénurie.
Dans la dernière ligne droite, elle s'annonce comme l'enjeu de révélations très précises à destination de catégories organisées : l'avenir des visiteurs médicaux en temps d'austérité des dépenses de santé, le devenir des agents des services publics quand l'argent public à dépenser se raréfie, l'organisation de la lutte contre la delinquance de proximité quand le nombre des personnels de police diminue ...
C'est dans cette logique d'abord que la contagion de la Grèce frappera très probablement. En temps de crise, les intérêts catégoriels deviennent les rois.
Parce qu'elle s'annonce comme une campagne très catégorielle, l'opinion aura besoin pourtant d'un immatériel fort dans quelques domaines. Pour l'instant, c'est sur cette recherche d'immatériel que les candidats butent. Le PS a repris ses vieux habits : les agents publics et la dépense publique. La majorité présidentielle sortante se met en ordre de bataille autour de la modernisation incontournable. Entre les deux, aucun candidat ne dessine encore précisément un autre futur qui soit crédible, réaliste, prometteur.
Pour le moment les "faux débats" occupent les esprits comme s'il s'agissait de retarder les vrais arbitrages sans ignorer que cette étape préliminaire aura rapidement une fin.
Dans l'opinion, chacun perçoit bien qu'un autre futur est nécessaire bien différent des habitudes.
Ce futur comprendra peut-être moins de ruptures brutales qu'on veut souvent le dire. Mais il s'accompagnera probablement de davantage de sacrifices qu'on veut bien l'avouer. C'est ce nouveau chemin qui reste à définir. Le candidat qui y parviendra pourra alors espérer changer la donne.