La Revue d'économie financière REF n° 100, publiée fin 2010 par l’AEF (Association d’économie financière) nous a proposé un premier volet d’une analyse complète du risque systémique.
Dans ce premier volet, les réflexions des auteurs portent sur les voies à pour réformer la finance et se prémunir au maximum contre le risque systémique ou risque de système.
Le numéro 101 de la REF s’intéressera à un second aspect du risque systémique : « Repenser la supervision ». Voir le billet suivant.
Le risque systémique désigne le fait que la faillite d’établissements de trop grande taille peut entrainer par contagion, en raison d’interdépendances multiples, la chute d’autres très grands établissements et progressivement, par effet domino, l’effondrement du système monétaire et financier avant, in fine, d’atteindre l’économie réelle.
La question du risque systémique, lequel se traduit par la destruction d’entreprises, d’activités, d’emplois, de revenus, …, de nombreux agents innocents relativement aux risques pris par quelques-uns, nous conduit à nous intéresser à deux autres phénomènes centraux dans une économie globalisée : le « Too big to fail » (trop gros pour s’effondrer) et l’Aléa moral.
Est considéré comme « Too big to fail » un établissement bancaire, financier, qui pourrait entrainer inexorablement dans sa chute d’autres établissements de grande taille, puis les autres, au point de mettre en péril la stabilité monétaire, financière, et économique dans son ensemble.
Il semble donc logique de vouloir éviter cela pour que des innocents ne paient pas un prix très élevés pour les erreurs d’une minorité.
Mais la nécessité, pour le bien être particulier et collectif, de sauver les établissements « Too big to fail » en vue d’éviter le risque systémique vient se heurter inévitablement au problème de l’Aléa Moral.
Il y a aléa moral lorsque ceux qui savent qu’ils seront sauvés, en vertu de la menace que fait peser sur tout le système leur effondrement, prennent encore plus de risques qu’ils ne le feraient s’ils savaient qu’ils ne seraient pas sauvés.
Le dilemme « risque systémique » versus « aléa moral » est bien connu des économistes.
Et s’il est facile à comprendre, il est bien moins facile à résoudre.
L’un des principaux intérêts de ces deux revues REF de l’AEF est justement de nous donner des pistes pour trouver une solution à cet épineux problème d’arbitrage.
« Le risque systémique est apparu au grand jour quand la crise financière de 2007-2008 a failli faire tomber le système financier mondial du fait des pertes contagieuses essuyées par de très grosses banques et des établissements financiers.
Les pouvoirs publics et les banques centrales ont permis d’éviter le pire en intervenant massivement et ont mis en place des réglementations destinées à prévenir la réapparition de telles situations.
La Revue d’économie financière a décidé de consacrer deux numéros au risque systémique : le numéro 100 (Repenser la finance) et le numéro 101 (Repenser la supervision).
Le numéro 100 traite des effets de contagion de la crise dans une première partie intitulée « La crise : jusqu’où ? », puis dans une seconde partie, « Le débat politique : vers une nouvelle finance ? », il retrace les grandes lignes des débats sur les causes de cette crise et la nécessité de redéfinir les règles de la finance.
En plus de ce thème principal, le numéro 100 propose la retranscription d’une table ronde sur le système monétaire international organisée par le GdRE Monnaie Banque Finance, ainsi que des articles sur des points particuliers de l’économie ou de la finance. »
« LE RISQUE SYSTÉMIQUE : 1. Repenser la Finance », Revue d'économie financière n° 100
322 pages
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Quelques contributions :
La gestion des crises systémiques et les réformes du système financier
Jacques de Larosière, Conseiller du président, BNP Paribas.
Quelle gouvernance pour la zone Euro ?
Paul de Grauwe, Professeur d’économie, université catholique de Louvain.
De la crise des collatéraux à la remise des dettes publiques
Gérard Thoris Professeur, Sciences Po.
Crise financière et politique monétaire
Benoît Besson, Benoît Nguyen Économistes à la direction des opérations de marché, Banque de France.
Régulation et confiance
Christian Noyer Gouverneur, Banque de France.
Re-réglementation financière internationale : un défi transatlantique
Jacques Mistral Professeur de sciences économiques, directeur des études économiques, Institut français des relations internationales (Ifri).
Le « partage de la charge » : de la théorie à la pratique
Dirk Schoenmaker Doyen, école de finance Duisenberg (Amsterdam) ; professeur de finance, banque et assurance, université libre d’Amsterdam.
Too big to fail : gouvernance et régulation des banques
Frédéric Lobez European center for corporate control studies, université Lille Nord de France.
Toutes les contributions se trouvent ici : REF n° 100
http://www.aef.asso.fr/parution.jsp?prm=58621