Deux semaines après son sauvetage, le Stade Français tente de se reconstruire malgré de nombreux changements au sein de l’effectif et du staff.
Ce lundi avait lieu une séance d’entraînement ouverte au public, à la Cité Universitaire de Paris. Avant cela s’était tenue une conférence de presse dans le Salon du Club House du Stade Charléty. L’occasion de présenter le staff technique et l’effectif parisien pour la saison à venir.
Un besoin de changements
Après une saison galère sur le plan sportif et une intersaison marquée par un sauvetage in-extremis dans l’élite, le Stade Français veut repartir de l’avant. En témoignent les nombreux bouleversements au sein du staff technique et de l’effectif parisien. «Il y a eu beaucoup de changements cette année, avec 19 nouveaux joueurs dans le groupe pro, deux nouveaux entraîneurs, de nouveaux préparateurs physiques, un nouveau préparateur physique au centre de formation et entre 12 et 15 recrues dans le centre de formation» commente Michael Cheika qui poursuit : «Il fallait agrandir le groupe par rapport à la saison dernière. On a beaucoup souffert en fin de saison dernière à cause du nombre de joueurs. Avec seulement 29 pros c’était difficile de réussir de bonnes performances chaque semaine en Top 14 et aussi en Challenge.»
Ces nouveaux joueurs, parmi lesquels Olivier Milloud, Byron Kelleher, Felipe Contepomi ou encore Paul Sackey, vont amener un souffle nouveau dans le vestiaire stadiste. David Attoub en est persuadé. «On avait besoin de coéquipiers pour cette année parce que l’année dernière on a beaucoup joué sur la corde raide, il y a 20 joueurs qui ont joué presque tous les matches. Là on va avoir un turnover plus important» ajoutant qu’«aujourd’hui c’est à nous d’écrire une nouvelle histoire.» Pour ce qui est de la barrière de la langue, la grande majorité des recrues étant étrangère, le pilier droit n’est pas inquiet. «Il y a beaucoup d’étrangers mais ils font l’effort de parler français. Je crois qu’il y a vraiment quelque chose qui est en train de se créer.»
Un groupe déjà uni ?
11ème du Top 14 la saison dernière et donc non qualifié pour la prochaine édition de la H Cup, le Stade Français aspire à retrouver le haut niveau. Le recrutement effectué cette intersaison va dans ce sens. «Le recrutement s’est fait par rapport au talent bien sûr, mais aussi par rapport au caractère des joueurs, aux personnalités dont le groupe avait besoin» explique Cheika. Parti il y a dix ans et «fier de revenir en tant qu’entraîneur», Christophe Laussucq est clair : «Si on veut à nouveau viser le haut et être compétitif il ne faut pas regarder le passé.» Pour autant, les Parisiens ne s’avancent pas à annoncer des objectifs précis. «On ne va pas avoir d’objectif sur du long terme mais sur du court terme. Tant qu’il n’y a pas de résultats, tant que les premiers matches et les premières sensations ne sont pas là, on ne peut pas s’avancer» justifie Attoub.
Le premier objectif du Stade Français consistera finalement à créer un groupe uni et solidaire. «L'important est de réussir à créer un groupe» confirme Cheika qui raconte que «les joueurs ont pris l'initiative de se voir en dehors des entraînements.» Un comportement que Laurent Sempéré explique par la crainte partagée par l’ensemble des joueurs d’une rétrogradation administrative du club en Pro D2 ou en Fédérale 1 : «On a tremblé. Ça n'a été facile pour personne mais on est tous restés soudés. A nous d'en ressortir plus forts (…) On ne sentait plus tout seul, on était tous dans le même bateau. Si on garde cet état d'esprit, on pourra réussir de grandes choses.» A un mois et demi de la reprise du Top 14, un véritable groupe est peut-être en train de se naître. Le début d’une belle aventure ?