La grande maison de Nicole Krauss

Par Ngiroux

 Nicole Krauss qui nous avait donné L’histoire de l’amour, il y a quelques années, nous revient avec La grande maison.

Une romancière américaine qui a reçu un immense bureau en héritage d’un jeune poète chilien, vingt-cinq ans auparavant, reçoit la visite d’une jeune femme prétendant être la fille du poète, venue lui réclamer le bureau.

Un couple est divisé sur la façon d’élever un de  leurs fils, tout au long de leur vie.

Un homme découvre à la mort de sa femme, dans les papiers de celle-ci, une boucle de cheveux qui cache un secret.

À Jérusalem, un mystérieux antiquaire tente de reconstituer la bibliothèque de son père, dont le mobilier a été dispersé par les nazis, à Budapest, en 1944.

Autant de récits qui, on s’en rend bientôt compte sont reliés de façon subtile et furtive. Le bureau qui relie tous ces êtres, pivot du roman, devient à lui seul un personnage central du livre.  Parfois même un personnage maudit.

L’écriture foisonnante et dense, parfois ardue, nous bouleverse et nous happe de façon définitive:

La réponse qui me vient et qui n’est qu’une partie de la réponse, c’est que je voulais la punir de ce stoïcisme infernal qui l’avait empêchée d’avoir véritablement besoin de moi, de la façon la plus profonde dont une personne a besoin d’une autre, un besoin qui porte souvent le nom d’amour. Bien sûr, elle avait besoin de moi – pour maintenir un certain ordre, (…), pou lui tenir compagnie, pour lui donner du plaisir et, à la fin, pour la baigner,(…), l’emmener à l’hôpital et, finalement, l’enterrer.

Cette connaissance, cette maîtrise de l’âme humaine, Nicole Krauss la possède indéniablement!

La grande maison, Nicole Krauss, éd. Boréal, 2011, c2010, 333 p.