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Petit côté, services secrets et les Nordiques de Québec

Publié le 15 juillet 2011 par Espritvagabond
La vieux centre-ville de Prague est d'abord issu d'une fusion municipale :-). En effet, ce qui constitue aujourd'hui le coeur historique de la ville - et son premier arrondissement - était composé de quatre villes; Prazsky Hrad (La petite cité dans le Château), Stare Mesto (Vielle ville), Nove Mesto (Ville nouvelle), et Mala Strana (Petit côté). Le petit côté est le quartier qui se trouve immédiatement en bas de la colline du Château, entre celui-ci et la rivière Vltava. De ce secteur, on a donc des belles vues sur le Pont Charles et Stare Mesto, en plus d'avoir des vues rapprochées du château. C'est aussi dans Mala Strana que l'on retrouve la majorité des ambassades étrangères, à Prague.
Petit côté, services secrets et les Nordiques de QuébecLe meilleur point de vue de Mala Strana est la tour de l'église St-Nicolas. On en a un bon exemple sur la photo ci-contre (qui devait être ma vue du 13 juillet, mais comme nous sommes le 15...). La place principale du petit côté y apparaît en bas, et on peut voir l'extrémité du château dans le coin en haut à gauche. Outre la vue de son balcon, l'intérêt de visiter la tour St-Nicolas repose sur l'exposition permanente qu'on y présente plus haut, tout en haut, en fait, dans le petit pignon de la tour, bien au-dessus du niveau du balcon et de l'horloge. Car c'est là, entre 1945 et 1989, que les services secrets y avaient installés un poste d'observation essentiellement consacré à l'espionnage du personnel des ambassades du quartier. Avec une vue des quatre côtés de la tour - impossible à identifier du sol, puisque des décorations de l'église camouflent les petites fenêtres, l'endroit était idéal. Aujourd'hui, on peut donc y visiter l'exposition consacrée aux services secrets et y voir beaucoup de documentation originale, incluant plusieurs photo et accessoires. On peut aussi voir le quartier par les fenêtres camouflées (c'est de l'une d'entre elles que ma photo ci-haut a été prise, d'où les étranges contours sombres). Un préposé en uniforme des services secrets nous y accueille, dans un tchèque mêlé de quelques mots d'anglais. Il est en principe sur place à titre de gardien et pour nous prévenir que la grande cloche de St-Nicolas sonne à toutes les quinze minutes, pour éviter une trop forte surprise aux visiteurs. J'imagine qu'il s'emmerde un peu puisque beaucoup de visiteurs s'arrêtent au balcon et ne poussent pas l'effort vers aussi haut que le poste d'observation secret. Alors il demande aux visiteurs d'où ils viennent et quand ceux-ci répondent du Québec, il s'anime tout à coup.
Petit côté, services secrets et les Nordiques de QuébecIl entame alors une conversation - essentiellement en tchèque avec quelques mots d'anglais ici et là, avec un fort accent, et quelques noms qui permettent de s'y retrouver. On arrive finalement à se comprendre; il nous parle des Nordiques de Québec, de Mario Lemieux, de la légende du hockey Gordie Howe qui est venu visiter Prague en 1983 (ou 1985, je ne suis pas certain de ce détail). Il s'empare d'un journal tchécoslovaque qui date de 1985 (qui est une des pièces originales de l'exposition), l'ouvre et se rend à une page où on rapporte le résultat d'un match URSS-Canada (que le Canada avait gagné). Il nous parle de l'ancien pays (Tchécoslovaquie), qui comprenait Bratislava, d'où les frères Stastny s'étaient enfuis pour s'installer à Québec et jouer pour les Nordiques. Il se souvient d'un but de Peter Stastny dans l'uniforme du Canada lors d'une compétition internationale par la suite. Il nous dit que le fils de Peter a gagné une médaille aux olympiques, et c'est amusant car ne connaissant pas le mot pour "fils", il utilise le mot "bébé" (et le fils en question est Paul Stastny, qui a remporté une médaille d'argent avec l'équipe américaine à Vancouver - Stastny fils est né au Canada mais a également la nationalité américaine).
L'homme est incroyablement sympathique dans sa conversation animée, il éclaire la visite de quelques commentaires sur les activités des services secrets, nous montre où sont les ambassades, et malgré son vocabulaire anglais limité, il fait l'effort de nous transmettre ce supplément d'information, pointant ici et là des dates écrites sur des coupures de journaux et additionnant des chiffres pour nous indiquer de quand tel ou tel événement s'est produit. Et nos efforts communs permettent une communication que je trouve miraculeuse à chaque fois que ce genre de chose se produit. Bref, par sa simple gentillesse, il fait de notre rencontre et notre visite le point fort de la journée.
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