Jusqu'au 24
juillet 2011, la maison de Chateaubriand de Châtenay-Malabry accueille une exposition intitulée Madame Geoffrin, une femme d'affaires et d'esprit.
Mme Marie-Thérèse Rodet Geoffrin (1699 – 1777) est connue pour le salon qu'elle tient dans son hôtel particulier
de la rue Saint-Honoré, où elle accueille dans le second tiers du XVIIIe siècle de nombreuses personnalités en particulier des Lumières. Cette exposition présente plus de 400 oeuvres baignant le
visiteur dans cette atmosphère à la pointe de la modernité d'une époque avec en particulier : « un portrait inédit de madame Geoffrin peint par Allais (1747), un portrait inédit de madame de
Rambouillet (1646) attribué à Philippe de Champaigne, une pendule ayant appartenu à Diderot, un somptueux service en porcelaine de Vienne offert par l’impératrice Marie-Thérèse à madame Geoffrin,
des lettres échangées avec le roi de Pologne, Catherine II, Marie-Thérèse..., des tableaux provenant de ses collections, des œuvres dont madame Geoffrin aimait s’entourer, des tableaux de
François Boucher, Claude-Nicolas Cochin, Joseph Vernet, Carle Van Loo, aujourd’hui conservés essentiellement en collections privées ... » … que du beau monde !!
A cette époque madame Geoffrin occupe le devant de la scène des salons qui contribuent à répandre
la philosophie des Lumières. Elle s'inscrit parmi les grands protecteurs des arts et des sciences dont les sociétés se donnent en dehors de la Cour et dont je parle dans mon article
intitulé Les précieuses et les femmes de lettres. « Aidée dans son entreprise par
une fortune confortable que lui procurent ses actions à la Manufacture royale des Glaces, elle crée un cercle qui séduit tous les beaux esprits du temps et connaît un succès au-delà de ses
espérances. Au fil des presque quarante années de son existence, ce salon est devenu une véritable institution du XVIIIe siècle européen.
Madame Geoffrin y recevait le roi de Pologne Stanislas-Auguste Poniatowski, Diderot, Helvétius, Marivaux, Fontenelle, Voltaire, l’abbé Guillaume Thomas François Raynal (auteur d’une
Histoire philosophique des Indes), Jean-Charles Philibert Trudaine de Montigny, le baron d’Holbach, Montesquieu, Sébastien Roch Nicolas Chamfort, Jean-François de La Harpe, Jeanne-Antoinette
Poisson, comtesse d’Étioles puis marquise de Pompadour et maîtresse de Louis XV, Bernard-Joseph Saurin et Claude-Henri Watelet, Jean le Rond d’Alembert, Anne Léon de Montmorency-Fosseux, David
Hume, Edward Gibbon et Horace Walpole... Correspondant avec Catherine II, l’impératrice Marie-Thérèse et plus encore avec Stanislas-Auguste Poniatowski, élu roi de Pologne en 1764, elle fait en
1766 un voyage à Varsovie qui lui octroie une renommée européenne. Elle est reçue à l’étranger comme une tête couronnée. À Vienne, elle accepte d’être l’ambassadrice de l’impératrice afin de
promouvoir en France la renommée de celle que l’on destine au Dauphin, Marie-Antoinette. En remerciement, elle reçoit un somptueux service en porcelaine de Vienne, qui sera présenté pour la
première fois au public ainsi que le grand surtout de glace commandé par madame Geoffrin afin de pouvoir présenter cette précieuse vaisselle dignement sur sa table. À lui seul, la présence dans
l’exposition de ce service d’origine impériale constitue un véritable événement. »
Photographies : Affiche de l'exposition.
© Article LM