Goldie ‘ FACT mix 264

À propos de son Fabriclive à venir, Goldie se confie avec lucidité : « I’m not claiming to be the best technical DJ, I never have done. For me, I try to get the alchemy right, which I’ve done on this mix : each of these are standalone tunes… When I think of the D&B tunes on this mix, I think of them as spiritual euphoria, like I’ve been lifted out of something. »
Son actualité depuis le début des années 2000 semble assez floue. En effet, ses deux seuls albums studios à ce jour sont sortis en 1995 et 1998, le monumental Timeless et le décevant Saturnzreturn (décevant car c’est effectivement ce que pensent beaucoup de ceux qui l’avaient découvert avec son premier disque, mais pour ma part c’est un bien plus intéressant projet, même si je comprends que certains moments puissent dérouter).
Autrement, en tout cas pour ce qui est de la musique, Goldie s’est avant tout cantonné à la production et présentation d’autres artistes, via son label Metalheadz ou sa propre boite de nuit, ou encore en tant que DJ sur scène ou sur disque (cf. ses nombreuses compil’ ou « mixes »).
Il y a bien eu quelques autres sorties, mais elles sont très rares, à l’instar de l’EP Ring Of Saturn, en 1998, suite à l’album duquel il découle bien évidement comme l’indique le titre.
L’apogée de la Drum’n’bass demeure la période, justement, à laquelle Goldie était roi (à vrai dire, il reste le dieu incontesté et incontestable de cette musique qui, aujourd’hui, demeure toujours aussi présente tout autour de nous), à savoir : la deuxième moitié des années 90.
Plus d’une décennie plus tard, sa renommée n’a pas baissée d’un cran. Bien au contraire, il devient de plus en plus intouchable, une véritable icône ! Beaucoup parmi nous ont pu le voir dans des séries britanniques ou surtout dans James Bond en tant que figurant, ou pris en photo par de célèbres artistes (Goldie et son sourire tellement « arty ») ou encore aux côtés du Prince Harry (!) Et ce n’est pas n’importe qui qui peut s’offrir le privilège de collaborer avec David Bowie (écoutez le titre « Truth » sur Saturnzreturn).
Voilà pourquoi la sortie à venir d’un Fabriclive concocté par ses soins n’est pas une surprise. Et même plus : il s’agit même d’une grande cuvée à venir ! Et dans la foulée, un autre mix arrive, en préambule, grâce au site musical et artistique Factmag.com, via son désormais célèbre FACT mix. Un concept très généreux qui consiste tout simplement à laisser l’opportunité à un artiste, qu’il soit ou on dj, le choix d’une compilation qui sera téléchargeable sur le site pendant trois semaines et cela gratuitement !
En ce mois de juillet 2011, le FACT mix 264 est arrivé, avec un grand nombre d’anciennes productions du Rufige Kru (premier alias de Goldie). D’après son management, il entra en studio et trouva de vieux disques, et l’inspiration lui vint de faire un mix entièrement consacré aux années 90. Ainsi, l’ensemble est composé de titres hardcore/jungle d’avant 1994, et les trois quarts des morceaux choisis sont de lui. Entre autres, et à part l’omniprésence de Rufige Kru qui revient six fois : Bodysnatch, Satin Storm, LFO, Joey Beltram, A Guy Called Gerald, Internal Affairs (trois morceaux), Manix et Tek 9 (ses deux derniers en duo avec Rufige Kru), Agzilla De Ice, Doc Scott et Satin Storm.
Un mix de quarante-huit minutes forcément très old school et, donc, pré-Timeless. Une bonne façon d’entrée dans la drum’n’bass, avec des sonorités très classiques, de ce qu’on appelait encore à l’époque de la jungle. Une chose semble certaine : le Fabriclive de Goldie n’aura pas grand-chose de similaire avec ce FACT mix qui le précède chronologiquement dans sa sortie et dans son évolution musicale. Très judicieux. Et c’est gratuit.

(in heepro.wordpress.com, le 15/07/2011)