Cette large étude sur les causes génétiques sous-jacentes de la mort cardiaque subite (MCS) menée par des chercheurs du Johns Hopkins a identifié une variation de séquence d'ADN du génome liée à un doublement du risque de drépanocytose, une maladie génétique grave, touchant les globules rouges du sang et cause d'accidents ischémiques. Une découverte qui pourrait contribuer à prévenir la mort cardiaque chez les personnes à risque, selon les chercheurs, qui publient dans l'édition en ligne du 30 juin de PLoS Genetics et précisent que l'utilisation de la génétique est essentielle car c'est le seul outil actuel pour identifier les sujets à risque.
Cette découverte porte sur l'identification d'une séquence ADN appelée le locus BAZ2B, une région située le long du génome comportant 3 gènes inconnus jusque là pour leur rôle en biologie cardiaque. "Notre analyse suggère que si vous avez une copie de cette variante, le risque de mort cardiaque subite est double”, explique le Pr. Dan Arquage, auteur principal de l'étude et professeur agrégé à l' Institut de médecine génétique McKusick- Nathans de l'Université Johns Hopkins School of Medicine. "Si vous avez deux copies de cette variante, en ayant hérité un de chaque parent, vous avez alors pratiquement un risque quatre fois plus élevé de mort cardiaque”.
Il faudra identifier le gène clé: Mais aussi significative qu'elle soit sur un plan statistique, cette variante ne suffit pas à donner aux scientifiques les informations dont ils ont besoin pour procéder à un test clinique utile ou à une prise en charge thérapeutique. Les scientifiques devront d'abord déterminer lequel des 3 gènes est le gène “clé” et comprendre comment la fonction de ce gène est compromise. Pour identifier la variante, un consortium de chercheurs a analysé les séquences ADN de 1.283 personnes d'ascendance européenne atteintes de drépanocytose et de plus de 20.000
Beaucoup de personnes vivent avec cette variante BAZ2B sans connaître leur risque de mort subite. C'est pourtant un facteur de risque indépendant et au même titre que le diabète, des antécédants de crise cardiaque ou encore un syndrome du long QT. “Alors que nous avons fait un grand travail de prise en charge de la maladie coronaire et de prévention du risque de crises cardiaques, nous avons accompli trop peu de progrès dans la réduction du risque de mort cardiaque subite," conclut l'auteur.
Source: PLoS Genetics published 30 Jun 2011 10.1371/journal.pgen.1002158Identification of a Sudden Cardiac Death Susceptibility Locus at 2q24.2 through Genome-Wide Association in European Ancestry Individuals (Visuel NIH)