J’ai toujours été très intrigué et déçu par l’un des noms les plus respectés du football européen, Sir Clarence Seedorf. Yes, il a été fait chevalier le mois dernier pour son action sur et hors du terrain. Seedorf a joué pour Milan pendant plus d’une décennie et a rarement raté un match à cause d’une blessure, un phénomène physiquement qui a collecté le plus grand nombre de titularisations pour le Diavolo en tant qu’étranger.
Bien souvent les commentateurs TV en parlent comme le joueur qui a remporté quatre CLs avec trois équipes différentes. Honnêtement, il les a gagnées mais il est plus que ça. Il est un joueur qui avait toutes les caractéristiques d’un grand milieu de terrain. Quand il était au top il avait la puissance, la force, l’intelligence de jeu, chaque partie de son corps est pétrie de compétences footballistiques. Il peut jouer Joga Bonito ou comme simple milieu central de zone, il est versatile et peu instantanément correspondre à un système. Si un alien me demande un corps afin de créer, adapter ou améliorer une nouvelle génération de footballer je placerai certainement Seedorf en haut de la liste.
Mais l’ironie est que si mon jeune neveu me questionne à propos du meilleur milieu que j’ai vu ou aimé, sans hésitation je dirais Zidane ou crierais Rui Manuel César Costa encore et toujours car il me faisait pleurer. Avec toutes ses qualités Seedorf ne m’a jamais fait cet effet bien qu’il en soit capable. Ha le football des années 90’, tu me manques.
Seedorf était un jeune prodige de l’école des jeunes de l’Ajax avec qui il a gagné une CL en 1995 contre nous et a été transféré au Réal Madrid, via la Sampdoria, avec qui il a gagné une série de trophées et une autre Champions League. Je n’ai pas beaucoup de souvenirs de son séjour madrilène donc je ne le commenterai pas excepté qu’il gagnait beaucoup et que pourtant il n’était pas vraiment considéré comme quelque chose là-bas. Ensuite, il fût transféré à l’Inter Milan en, il n’eut pas un bon moment du coté bleu de Milan et enfin en 2002 il devenait milanista. Sous Carlo Ancelotti, il faisait partie d’une grande équipe, une des plus versatiles et fortes équipes de la dernière décennie. Une formidable défense revendiquant certains des plus grands noms de l’histoire du football, avec Dida,, une force d’attaque avec Sheva, Pippo et Crespo. Mais la véritable force était ce bestial, pieu et classe milieu de terrain composé de deux magnifique n°10 : Rui Costa (en fin de carrière) et Seedorf, Kaka, le destructeur Gattuso, le solide Ambrosini, le brillant ailier Serginho et un Pirlo techniquement doué retranché devant la défense qui pouvait distribuer le ballon mieux que quiconque (je ne suis pas fan de Pirlo car en dehors de sa zone de confort il n’a plus rien fait de valable). Cette équipe était construite pour lutter sur tous les terrains contre tous les opposants à tout moment.
Malheureusement, nous pouvions mieux faire et j’ai encore quelques rancunes contre notre ancien coach Big Carlo. Il était un gars bien mais il lui manquait l’instinct de tueur pour déchainer le feu sur tout et n’importe quoi en Europe. Je ne voudrais pas paraître ingrat pour les deux Champions League et le scudetto à un moment où il était infesté par le duel Juve-Inter au niveau des arbitres, mais la CL perdue en 2005 et la débâcle contre le Deportivo en Europa League ne m’ont pas rendu heureux. Je m’écarte du sujet mais vous ne pouvez pas me blâmer car j’ai toujours été enchanté par cette équipe.
Revenons à Seedorf, qui semble jouer un bon football quand nous sommes en demi ou finale d’une compétition majeure. Certains l’appellent un « Big Game player ». Les autres, comme moi, pensent « Il était temps Seedorf, il était temps ». Si vous le suivez au jour le jour comme moi ou la Curva Sud vous savez comment mauvais, frustrant et exaspérant il peut être toute l’année, manquant de mobilité, de dévouement ou d’intention à imposer son autorité sur le jeu. Je n’avais jamais été aussi fâché que lorsqu’il était le joueur le plus fainéant lors du match d’adieu de Maldini contre la Roma. Pour un joueur qui porte le numéro 10 et commence tous les matchs pour un des meilleurs clubs, il a été médiocre à mourir de semaine en semaine durant de nombreuses saisons.
Mais il y a un aspect de lui connu seulement par nous, les Milanista et qui est unique chez ce mec. Pousse le à la limite et il délivrera aussi vite qu’il sent un titre une prestation monstrueuse. En 2007, en demi-finale de CL contre le Bayern Munich il combinait bien avec Kaka pour nous rapporter notre 7ème Champions League. Quand Ronaldinho arrivait, Seedorf n’était plus le compagnon indispensable de Kaka, donc qu’a-t-il fait ? Jouer un magnifique match contre l’Inter lors du derby dans le rôle de Pirlo où il s’était adapté et a excellé comme un véritable fuoriclasse. Quand on lui demandait sa complémentarité avec Ronaldinho, il répondait juste qu’il était un milieu central. Après s’être battu pour récupérer sa place et que Dinho était blessé au genou, nous recommencions à voir l’habituel Slowdorf sur le terrain.
Il est l’un des joueurs qui a gardé sa place malgré le grand nombre de transitions et de coachs. Ancelotti l’aimait, Pirlo et lui étaient ses préférés. Carlo ne regardait pas leurs erreurs et descendait Gourcuff pour eux, après tout le coach gagnait des titres avec eux. Ensuite venait le bon Leonardo qui eut des moments difficiles avec Zambrotta et Gattuso mais Seedorf le charmeur n’était pas remis en question. Ensuite Allegri arriva aux commandes afin de remporter des trophées qui est le coach le moins discriminant en faveur d’un travail dur de la part de tous. Seedorf a eut un moment difficile mais il l’a bien géré. Etre dans sa dernière année de contrat le poussa à sortir le grand jeu dans le dernier quart de la saison et le faisait briller dans le match retour contre les Spurs. Mais il n’était pas fort assez pour une autre course à la CL. C’était le jour où nous avons vu le soulèvement du Majestic Dorf. Il commencait à être un des joueurs influents au milieu, il me surprit avec ses belles performances et son habilité à conserver le ballon même sous la pression, ses quelques efficaces gestes techniques, son touché et ses coup-francs. Il devenait un des éléments créatifs de ce solide milieu de terrain. Au fil des semaines, il gagnait le respect de tous les milanistas. Les tifosi sont si capricieux envers leurs héros. Un bon match et tout est oublié, même les sceptiques comme moi sont impressionnés bien que je sais qu’un nouveau contrat signifie encore plus d’un Seedorf inconsistant. J’espère qu’il quitte Milan comme un héro ou resigne pour un plus bas salaire [ce texte a été écrit avant sa prolongation NDLR]. Il a récemment secoué Milan car il ne lui assurait pas deux ans de contrat. Aah Seedorf, tu es un joueur intéressant.
Je n’ai jamais dit qu’il était trop vieux, ce n’est pas sa faute s’il joue 30 matchs chaque année et qu’il a autant de mauvais matchs à ce moment de sa carrière. Ce sont de bons arguments mais le fait est qu’il joue rarement avec conviction. Il est un mixe entre un champion et un coupable et il a le contrôle total sur ce qu’il fait et quand. Il est un champion quand il y a des choses importantes comme un contrat, une place de titulaire, une champions league, un match d’adieu ou couper la tête des adversaires. Il est un homme qui ne se contente pas de la médiocrité (selon la norme Clarence). Il est capable de jouer de formidables matches contrairement à beaucoup de héros d’antan comme Andrea Pirlo qui travaille 10X plus que Seedorf. Cependant l’italien n’est pas capable de faire une démonstration contre de grands adversaires. Pirlo est une sorte de sniper capable de délivrer des tirs mortels de temps en temps et l’équipe peut compter dessus. Seedorf peut attraper le jeu par la peau du dos et lâcher une prestation magistrale s’il veut. Je pense qu’il a tout compris. Il veut des trophées et continuer à jouer et personne ni quoique ce soit lui dira ce qu’il doit faire. Il le prouvera. Un grand joueur qui pourrait avoir été le plus grand, mais je suis content de l’avoir au moins cette saison car il a été si bon.
Peut-être que j’écris ce post pour réduire la culpabilité que j’ai pour l’avoir critiqué jours après jours pour tous ses mauvais matchs mais quand je revisite ma mémoire, je me souviendrai toujours de sa façon de jouer et de son sourire innocent continuel.
Une chose que je dois admirer est son comportement (sauf quand il shootait dans la bouteille en 2008 après avoir été remplacé par Pato). Il calme toujours les joueurs nerveux : Gattuso criant sur Poulsen, Gattuso disputant Pato. Toujours là pour parler avec les officiels, gérant ou apaisant les situations hautement volatiles.
L’homme inspire le respect pour son caractère. Je le vois comme dirigeant à Milan dans le futur s’il ne dirige pas l’UEFA, la FIFA ou est président des USA. Merci Seedorf pour tous ces souvenirs aigre-doux. Je ne t’oublierai pas. Aie un grand futur, tu ne manqueras pas en tant que joueur mais ton sourire lui me manquera.
Par Fenomeno sur http://www.theacmilanblog.com/seedorf-a-trophy-collector-who-could-have-been-a-midfield-icon
*la traduction est de nous.
Article rédigé par R.G
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