Je déteste refaire une seconde fois quelque chose que j'ai aimée faire, vivre, découvrir.
Je m'en fais de plus en plus régulièrement la réflexion. Et il ne s'agit plus seulement de relire un livre qui m'a touchée. Ni de revoir un film qui m'a émue ou marquée. Ni de croquer dans une pâtisserie qui a émerveillé mes papilles.
Il s'agit maintenant de moments partagés avec des personnes qui me sont chères, dans des lieux remplis de saveurs particulières. Qu'elles soient chargées d'histoire, gustatives, olfactives, visuelles...ces saveurs, je les associe à des moments précieux et uniques. Mon opinion est qu'il est inutile de les altérer en les revivant une seconde fois, au risque d'être déçue.
Je me faisais encore cette réflexion hier chez Gilli à Florence. Une super adresse découverte lors des vacances du Nouvel An 2008. Avec une certaine personne. Dans des circonstances bien précises. Un bistecca alla fiorentina, una torta di semola al chocolate, une bonne bouteille de vin rouge italien : tout m'avait semblé absolument divin et inoubliable avec lui ce soir-là. Tous ces mets n'avaient pas la même saveur hier soir dans un contexte très différent. Dans un état d'esprit incomparable aussi.
Les souvenirs impérissables peuvent revêtir un goût amer si l'on s'évertue à vouloir les revivre.
Il ne me faut plus les reproduire.
Il me faut découvrir de nouvelles choses.
Il me faut un regard neuf et neutre.
Il me faut de l'inconnu.
Il me faut cesser d'idéaliser les premières fois.
Il me faut aller de l'avant.
Il me faut cesser de penser à hier. A ses souffrances qui me freinent indubitablement dans mon élan vers le futur.
Il me faut essayer de ne trop songer à demain.
Il me faut profiter du moment présent.
Il me faut LA personne à mes côtés et dans mes pensées pour ce-faire.
Il me faut passer par de douloureux moments de réflexion et de doutes pour que le quotidien soit plus serein. Est-ce le prix à payer pour que les jours prochains naissent avec les douces saveurs qui les caractériseront?
Je réfléchis à passer les vacances du Nouvel An 2012 en Australie. Il a une certaine personne chère à mon coeur qui m'en a donné envie. Il y en a une autre qui y fera peut-être un jour sa vie.
PS : je termine d'écrire cette note en regagnant mon hôtel dpuis le Ponte Vecchio. Il fait encore 35 degrés ici. Je donnerais n'importe quoi pour que l'au tombe du ciel comme il en coule sur mes joues. Il est si sombre lui aussi. Malgré la pleine lune qui lui sourit...
xoxo